Harrison Ford, l’acteur qui ne voulait pas être une star

Harrison Ford, l'acteur qui ne voulait pas être une star

Harrison Ford est assurément connu dans le monde entier. Si la notion de star doit s’appliquer à quelqu’un c’est bien à lui. Mais une star si discrète que l’on compte très peu de livres sur lui. À peine une demi-douzaine aux États-Unis et moitié moins en France. Est-ce à dire qu’il n’y a rien à raconter sur ce monsieur ?

 

 

Il est évident que si l’on cherche du côté des ragots et des détails croustillants, Harrison risque de décevoir. Il n’a jamais prêté le flanc aux histoires salaces et serait plutôt du genre à se fâcher tout rouge dès que l’on évoque sa vie privée. En revanche, en ce qui concerne sa carrière, il peut donner des leçons à la grande majorité des acteurs de la planète. Car un individu qui réussit à la fois à être Han Solo et Indiana Jones, à jouer avec succès Jack Ryan et Le Fugitif ce n’est pas de la petite bière (boisson qu’il affectionne). Certes, les mauvaises langues diront que ses personnages sont plus célèbres que lui mais c’est bien par son jeu et son charisme qu’il les a portés aux nues.

 

Harrison Ford, l'acteur qui ne voulait pas être une star
crédit : Thisisnotporn.net

 

De la menuiserie à La Guerre des étoiles

Or, justement, Alexis Orsini, s’attelle à nous raconter cette carrière. Des débuts si difficiles qui le poussèrent à devenir menuisier plutôt qu’acteur jusqu’au firmament. Car si Harrison a poursuivi une plus belle carrière que Mark Hamill, véritable héros de La Guerre des étoiles, c’est parce qu’il possédait en lui une touche supplémentaire qui dépasse le simple talent.

Orsini s’arrête sur les principaux films, qu’il détaille avec anecdotes et quelques commentaires. Pour l’essentiel cela concerne la vraie trilogie Star Wars (plus son récent redémarrage), les Indiana Jones (y compris le quatrième qui, on le sait maintenant, ne sera pas la dernier) et Blade Runner (dont la « suite », qui vient de sortir, est d’ores et déjà un flop au box-office). On revit les tournages, on partage les émois et les douleurs d’Harrison (abonné aux accidents physiques). En contrepartie, certains films sont expédiés d’une ligne. Il est vrai que Mr Ford s’est fourvoyé dans une série de bévues, particulièrement ces dernières années. Comment pourrait-on pardonner Cow-boys et envahisseurs ?

 

Harrison Ford sur le tournage de Star Wars
crédit : thisisnotporn.net

 

Guerre d’égo

De la sorte, on suit pas à pas Harrison qui prend de l’assurance sans jamais trop jouer les stars. À ce sujet, me revient une anecdote racontée par Philip Noyce (qui ne figure pas dans le livre). Noyce eut pour charge de mettre en images deux aventures de Jack Ryan (Jeux de guerre et Danger Immédiat). Or, sur les deux tournages, il nota un très net changement d’attitude de Ford, celui-ci s’invitant même dans la salle de montage. À cela une explication : entretemps il avait joué Le Fugitif qui avait valu un Oscar… à Tommy Lee Jones (second rôle). Furieux, Harrison Ford veilla à ce que plus jamais un second rôle ne lui vole à la fois la vedette et une statuette très convoitée.

 

Enfin une vraie biographie française

Cette biographie apparait suffisamment complète pour bien comprendre le comédien, saisir sa façon d’aborder les rôles et de les défendre sur un tournage. Le style manque parfois d’un peu de légèreté mais les faits essentiels sont là et c’est le principal. Harrison Ford possède désormais une vraie biographie française qui récapitule sa carrière et c’est une bonne chance. La précédente datait de la sortie d’Indiana Jones et la dernière croisade !

Ah, au fait, le superbe tableau Noctambules (Nighthawks) n’a pas été peint par Dennis Hopper (qui préférait fumer de la moquette) mais par Edward Hopper. Et puis Harvey Keitel n’a pas été éjecté d’Apocalypse Now après des « essais non concluants » mais parce qu’il était malade comme un chien.

 

 

Philippe Durant

 

Alexis Orsini, Harrison Ford, l’acteur qui ne voulait pas être une star, Dunod, septembre 207, 304 pages, 18,90 euros

 

Bouton Lire un extrait

Laisser un commentaire