Clete, quand un second rôle prend la main
Burke le grand
James Lee Burke est un des auteurs américains de romans noirs les plus connus en France grâce à ses sagas consacrée l’une aux enquêtes de Dave Robicheaux, l’autre à la famille Holland. Burke a vu un de ses meilleurs romans être adapté au cinéma par Bertrand Tavernier et ça tombe bien : Dans la brume électrique est un de ses meilleurs films, on ne peut ici que vous le conseiller. Il a choisi ici de s’intéresser au meilleur ami de son héros fétiche, Clete Purcel en lui consacrant un roman, Clete.
La drogue corrompt et tue
« Cette histoire se déroula en Louisiane à la fin des années quatre-vingt-dix, avant Katrina et avant les tours jumelles, quand mon podjo Dave Robicheaux et moi partagions notre temps entre La Nouvelle-Orléans et New Iberia, dans le golfe, au cœur de Divie, où il fait 23°C le jour de Noël. »

Ex-flic du NOPD, vétéran du Vietnam, Clete Purcel s’est reconverti comme détective privé. Les affaires marchent assez pour qu’il puisse vivre convenablement. Purcel vient de sauver la mise de Chen, une jeune asiatique accroc à la drogue. La drogue, Clete déteste ça, surtout depuis que sa petite-nièce est morte d’une overdose de Fentanyl. Quand un matin, sa voiture est saccagée par des voyous liés à la came, Clete, malmené, voit rouge. Et commence à remonter leur piste. C’est là que Clara Bow, une actrice troublante, l’engage pour enquêter sur son ex-mari Lauren, un type riche mais violent et raciste. Clete va demander l’aide de son podjo Dave et il va en avoir besoin : l’enquête révèle qu’une substance extrêmement dangereuse pourrait être répandue aux USA… Et Clete commence à avoir des visions où Jeanne d’Arc lui promet de l’aider : on ne s’ennuie jamais avec Clete Purcel !
Un roman prenant
La force de James Lee Burke est de toujours réussir à embarquer le lecteur dans ses histoires ; peut-être parce qu’il aime sincèrement ses personnages, qu’il a un lyrisme bien à lui lorsqu’il évoque la Louisiane et ses paysages. Là où beaucoup seraient ridicules en imaginant un flic américain parler à Jeanne d’Arc, lui rend ça émouvant et beau. Chapeau bas mister Burke ! On ne peut que vous recommander Clete si vous avez aimé les enquêtes de Robicheaux. Et on vous pouvez aussi lire toute l’œuvre de James Lee Burke au passage.
Sylvain Bonnet
James Lee Burke, Clete, traduit de l’anglais par Christophe Mercier, Rivages, juin 2025, 368 pages, 22 euros
