Justice League VS Suicide Squad

Justice League VS Suicide Squad réunit les deux équipes les plus populaires de DC Comics ! Joshua Williamson met l’accent sur le retour d’un vieil ennemi, la mise en avant de personnages secondaires et la recomposition d’une partie de l’univers DC. Une saga agréable et efficace mais sans génie.

 

 

D’un côté, il y a la Justice League, les super-héros les plus puissants de la Terre, réunis pour protéger la planète des pires dangers. De l’autre, il y la Suicide Squad, un groupe de super-criminels remplissant des missions underground pour le compte du gouvernement et surtout de leur chef, Amanda Waller. Le retour d’un de leur vieil ennemi commun va pousser les deux équipes à collaborer…

 

 

Justice League VS Suicide Squad ou la « Marvel’s Touch » chez DC ?

Dans Justice League VS Suicide Squad, le scénariste, Joshua Williamson, commence son histoire d’une manière qui rappelle par de nombreux aspects ce qu’on peut lire chez Marvel. Comprendre : dans un premier temps, les deux équipes se tapent gaillardement sur la tronche. . Ici, c’est Batman qui déclenche indirectement le conflit : il dévoile à ses coéquipiers de la Justice League l’existence de la Suicide Squad d’Amanda Waller. Puis, elles finissent par comprendre qu’il y a une menace bien plus importante et qu’il faut s’allier avec le camp d’en-face pour en venir à bout… Une méthode qui a fait ses preuve. Mais du coup, la confrontation entre la Justice League et la Suicide Squad tourne assez court. Et le « VS » du titre tient plus de l’accroche marketing.

 

 

Un résultat en demi-teinte

Justice League VS Suicide Squad nous apprend rapidement qu’il existe en réalité une prison ultrasecrète pour super-criminels. L’ennemi commun des deux équipes organise l’évasion de quelques-uns des pires détenus. Si le choix de cet adversaire commun est particulièrement judicieux, Joshua Willliamson semble à la peine sur certains détails. Disons qu’il donne l’impression de rallonger la sauce pour faire durer le plaisir. Car si le début de ce Justice League VS Suicide Squad fonctionne assez bien, les choses se gâtent à mi-parcours. Certains comportements et certains plans ne tiennent pas debout : vaincre la Justice League et ne même pas en profiter ? Mettre en danger la planète pour (spoiler)… et tout ça pour ça ?.
Reste que deux personnages tirent leur épingle du jeu : Killer Frost (qui clairement obtient une « promotion » dans l’univers DC, reste à voir ce qu’elle va devenir) et Lobo. Au final, j’ai eu le sentiment que Justice League VS Suicide Squad semble n’existait que pour justifier le lancement d’une énième série Justice League of America, plus que pour nous montrer un combat où les deux équipes déploient tout leur potentiel.

 

 

Un dessin à la hauteur de l’événement

Côté dessin, Justice League VS Suicide Squad s’avère plus intéressant. En ce moment, Jason Fabok est souvent considéré comme un des piliers de DC Comics et il ne faillit pas ici à sa réputation. Howard Porter est un dessinateur aguerri de la Justice League (il dessinait déjà l’équipe pendant le run de Grant Morrison !). Son style a depuis évolué, mais reste toujours efficace. Les autres artistes ont des styles variés, mais globalement il y a une cohérence visuelle agréable. Une cohérence accentuée ici par le regroupement de tous les épisodes de Justice League VS Suicide Squad dans un beau pavé de plus de 300 pages.

 

Stéphane Le Troëdec

 

Joshua Williamson (scénario), Jason Fabok, Tony Daniel, Howard Porter, Jesus Merino (dessin), Justice League VS Suicide Squad, Urban Comics, collection DC Rebirth, février 2018, 336 pages, 28,00 euros