Le Livre qui refusait de brûler

Mark Lawrence est un auteur très prolixe et admiré par Robin Hobb, excusez du peu ! Dans sa nouvelle série, La Trilogie de la Bibliothèque, le lieu de tous les idéaux est au coeur de l’univers, et Le Livre qui refusait de brûler est un premier tome puissant qui montre une rare maîtrise des codes de la fantasy.

Une bibliothèque au cœur du royaume

Une bibliothèque infinie, comme dans les rêves les plus fous de Borges, est au centre du royaume. Un jeune garçon y est enfermé, et une jeune fille un brin rebelle y est envoyée. À travers leur errance dans cet univers immense, le lecteur comprend petit à petit que la bibliothèque n’est pas qu’au centre physique du monde, mais que le monde est organisé autour d’elle, et qu’elle produit une énergie incroyable. Comme si c’était elle le cœur et l’esprit même qui contrôlait tout l’univers.

Au coeur de l’histoire se trouve le destin croisé de deux personnages.

Livira est comme la mauvaise herbe dont elle partage le nom. Elle est bagarreuse, têtue, indomptable. Elle vit en dehors de la grande cité, dans les décharges nauséabondes autour de la ville de Crath, environnement menaçant fait de tempêtes de poussière et de dangers qui s’y tapissent. Parmi lesquels ceux qui vont attaquer son peuple… Elle va être propulsée malgré elle au cœur même de la Bibliothèque.

Evar, quant à lui, vit dans la Bibliothèque, avec sa famille dont chaque membre est spécialiste d’un domaine de la connaissance. Tous, sauf lui. Et sa famille va découvrir en même temps que le lecteur quel est son talent.

L’élite et la plèbe

Petit à petit, les mystères qui entourent aussi bien la Bibliothèque et Crath ont se dévoiler au lecteur. Il existe une organisation très structurée dont la Bibliothèque est le centre. L’élite y domine, sans partage, sur un peuple asservi. Quels sont les secrets de la construction de ce monde au centre du monde ? Comment l’élite ayant accès seule à la connaissance a établi sa domination sur le peuple ? Et qui dirige cette caste ? Quelle part de magie a été nécessaire pour

À travers le double point de vue des deux personnages principaux, Mark Lawrence enchevêtre dans Le Livre qui refusait de brûler une intrigue passionnante qui tient le lecteur jusqu’au bout ! Les histoires se compliquent et accélèrent de chapitre en chapitre, avec l’apparition de personnages secondaires très attachants. Le rythme est prenant. Et si le lecteur est perdu la plupart du temps, quand il commence à comprendre comment tous les fils se relient, alors il est tout simplement fasciné !

Et le livre est vraiment un objet magnifique, ce qui ajoute aussi au plaisir !

Loïc Di Stefano

Mark Lawrence, Le Livre qui refusait de brûler, La Trilogie de la Bibliothèque, I, traduit de l’anglais par Claire Kreutzberger, Éditions Bragelonne, juillet 2024, 624 pages, 28 euros

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