« Les Femmes de Louis XV », le roi qui aimait trop les femmes

L’historienne des femmes de cour au XVIIIe siècle

 

Cécile Berly est une spécialiste du XVIIIe siècle qui a publié notamment La Reine scandaleuse : Idées reçues sur Marie-Antoinette (Le cavalier bleu, 2012) et Le Versailles de Marie-Antoinette (Château de Versailles/Artlys, 2016). On lui doit également une édition des Lettres de Madame de Pompadour, sorti chez Perrin en 2014. De là à s’intéresser au bien aimé et à sa relation particulière aux femmes, il n’y avait qu’un pas qu’elle franchit en publiant Les Femmes de Louis XV. Le sujet avait déjà été traité en leurs temps par Maurice Lever ou par les frères Jules et Edmond de Goncourt, que nous apprend donc Cécile Berly ?

 

Un Roi mélancolique qui ne peut se passer des femmes

 

L’héritier de Louis XIV est un homme triste, monté sur le trône à l’âge de cinq ans et privé de l’affection de sa mère morte très jeune. Toute sa vie, il a montré des penchants morbides et aussi un besoin impérieux des femmes. Marié à une femme plus âgée, Marie Lesczynska, il en tombe pourtant très amoureux et se comporte comme un mari fidèle et attentionne, dans un premier temps. Avec elle il aura huit filles dont une seule se mariera. Il s’occupera d’elles, tâchant de passer un maximum de temps avec elles. Chaque séparation avec ses filles est une douleur pour Louis XV, comme le raconte Cécile Berly. Mais bien sûr, il n’y a pas qu’elles…

 

Petites odalisques, maitresses, amies…

 

Rien d’anormal à ce qu’un roi de France trompe sa femme ou entretienne des favorites : les turpitudes d’Henri IV et Louis XIV le montrent aisément. Louis XV a ceci de particulier qu’il trompe son ennui et fuit sa mélancolie dans le sexe.. Surtout, sa sexualité devient un enjeu politique, des ministres et des valets se démenant pour lui trouver des femmes afin d’essayer de l’influencer (par exemple le duc de Richelieu). La marquise de Pompadour occupe une place à part, tant par son importance politique (elle favorisa la nomination de ministres comme Bernis ou Choiseul) que sentimentale : la passion s’éteignit mais le Roi et elle restèrent amis jusqu’à la fin. Elle poussa le zèle jusqu’à lui trouver d’autres femmes !

 

Une des causes de la fin de la monarchie ?

 

En tout cas, l’adultère royal s’étalait au grand jour mais dans la mauvaise conscience. Conscient de son péché, Louis XV ne communiait plus et ne touchait plus les écrouelles, minant ainsi la sacralité de la monarchie. Le bien aimé devint la risée du petit peuple et fut insulté, brocardé… Il ne put cependant se passer des femmes et c’est ainsi qu’une ancienne prostituée devint sa favorite, réveillant ses sens et fut titrée comtesse du Barry. Louis XV accueillit également favorablement Marie-Antoinette dans sa famille, l’appréciant pour sa fraicheur et son espièglerie, loin de cette vie de cours qu’il exécrait, au fond.

 

Voici un beau livre sur un Roi très humain par ses faiblesses, très proche de nous au final.

 

Sylvain Bonnet

 

Cécile Berly, Les Femmes de Louis XV, Perrin, mai 2018, 350 pages, 18 euros

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