Sanson et l’amateur de souffrances, 2/3

Tiré de l’histoire authentique de la famille Sanson, le deuxième volet de Les Sanson et l’amateur de souffrances, imaginé par Mallet & Beuzelin, poursuit la saga romancée du métier au combien célèbre du XVIIe au milieu du XIXe siècle et par lequel de nombreuses têtes sont tombées entre leurs mains, celui de bourreau. Si un pèlerinage vous tente après la lecture, leur caveau est au cimetière de Montmartre…

« Ah ! Mourir sous les yeux l’un de l’autre… Quelle idée magnifique, n’est-ce pas ? »

Après Charles Louis Sanson tombé par hasard dans le métier tant convoité, après son fils qui avait pris sa suite c’est au tour du petit fils Jean-Baptiste de reprendre le flambeau ce qui ne l’enchante guère. Mais la destinée de sa famille est telle qu’il ne peut refuser et comme son grand père il n’a qu’un objectif retrouver l’amateur de souffrances qui pour survivre se nourrie de la souffrance et la frayeur d’autrui pour rajeunir à l’occasion des scènes de boucherie devant la place publique.

Jean-Baptiste vit maintenant pour sa traque et après avoir repoussé le métier de bourreau qu’il exécrait, et parcouru le journal de ses aïeuls qui retrace l’histoire de l’amateur il va sillonner les contrées françaises pour liguer les autres bourreaux et contrer cette ignominie de la nature. Dans sa quête il va découvrir que l’homme est né il y a deux siècles, doté d’un réseau étendu, mais son pouvoir de rajeunir et complété de facultés aussi dévastatrices car en hypnotisant ses cibles il en contrôle les actes et pensées afin de les manipuler pour arriver à ses fins.

Il est donc d’autant plus difficile de l’atteindre et de l’empêcher de nuire, d’autant qu’il n’est pas seul, à l’approche de 1789 un complot contre le roi de France se met en place, décapiter un tel homme serait prodigieux pour un rajeunissement ressourçant.

Le fantastique machiavélique

On saisit toute l’ampleur d’un tel métier, le bourreau n’est pas cruel c’est seulement un métier comme un autre, certes un poil sanguinaire. La cruauté est ailleurs comme prendre plaisir à la souffrance d’un autre et tout planifier pour arriver à une fin démoniaque.

Les auteurs nous font vibrer au rythme du couperet et de l’histoire de France en découvrant l’apparition de la guillotine créée pour en principe amoindrir les douleurs.

Une fresque dont nous attendons avec impatience le dernier volet en se demandant qui de l’homme ou de la bête vaincra, mais peut être aucun des deux.

Le détail en dos de couverture d’utiliser des pages de garde marbrées adaptées à la couverture comme un livre qui sortirait de la bibliothèque de Poudlard est du meilleur effet !

Xavier de la Verrie

Patrick Mallet (scénario) & Boris Beuzelin (dessin), Les Sanson et l’amateur de souffrances, livre 2/3, Glénat, « Vents d’Ouest », mai 2019, 96 pages, 17,50 eur 

Lire l’article consacré au premier tome de la série

Laisser un commentaire