Le Tatoueur, un excellent thriller urbain

Matz au scénario et Futaki au dessin proposent une immersion sombre et jouissive dans le monde du crime. ils créent avec Le Tatoueur une ambiance de huit clos réussi graphiquement avec le scénario pointu d’un excellent thriller urbain ! Et si vous espérez pouvoir vous cacher des hommes qui vous surveillent et qui veulent vous contrôler, passez votre chemin !

la cible d’une réseau

Dingue mais très dangereux. Et laisse-moi te dire un truc mon pote : on dirait bien que les dingues, tu les attire non ?

Zoli a fui la Hongrie pour échapper à de sombres menaces et se cache actuellement à Paris. Il pourrait pratiquer son métier de tatoueur dans n’importe quelle ville ou pays du monde, car il est reconnu pour son talent incontesté. Mais il vit clandestinement et se méfie de tout et de tous. Il vaque la nuit chez son client fortuné pour produire un somptueux tatouage dans son dos. Il prend soin chaque nuit de se faire déposer loin de son domicile pour que personne ne le trouve. Ce soir, le taxi qui le ramène l’informe que ses confrères épient depuis longtemps les puissants et s’apprêtent à mener des exactions sanglantes, comme ils disent : le grand nettoyage !

Cependant Zoli n’a pas été suivi par hasard, ils veulent l’utiliser pour s’approcher d’une autre cible. C’était la dernière chose qu’il voulait, retomber dans des faits crapuleux.

un complot des taxis

La magnifique couverture de l’album annonce la couleur, la couleur du sang et la noirceur de la vengeance. Le scénariste Matz baigne dans le polar depuis bien longtemps mais il sait se renouveler. Ce scénario de complot de chauffeur de taxi est d’ailleurs inspiré d’un trajet dans un taxi un peu inquiétant, la révélation de combien de secrets et de détails de la vie privée sont dévoilés sur les banquettes, mine de rien ?

L’intrigue est donc bien inhabituelle. Mais elle soulève un fait de société : et si des groupes décidaient de faire la loi à la place de l’Etat ? Avec toute cette tension, l’histoire est plaisante même si le format de 48 pages est un peu court pour la développer. 

Futaki, considéré comme le plus grand auteur de comics en Hongrie, mélange des inspirations de bd françaises et américaines. Il a travaillé avec une palette de couleurs limitées pour mieux se concentrer sur le sujet. Il utilise souvent de grandes bandes panoramiques ou verticales pour faire naviguer notre œil entre deux eaux, entre deux sensations ce qui rend dynamique et intéressante la lecture.

Xavier de la Verrie

Matz (scénario), Futaki (dessin), Le Tatoueur, Grand Angle, mars 2021, 48 pages, 14,50 eur

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :