La mort d’Hitler dans les dossiers du KGB

Une des grandes énigmes historique du XXe siècle est la mort d’Hitler. Partout on l’a vu, caché en Allemagne ou surgir d’un sous-marin en Argentine. L’absence du corps du dictateur, et de celui de son épouse Eva Braun, permet toutes les supputations. Et toutes les fantaisies. Quand l’Armée Rouge entre dans Berlin en ruine, le bunker du Furher est détruit, et ses occupants (Hitler, Eva Braun, la famille Goebbels, notamment), se sont données la mort. Les quelques survivants sont aussitôt envoyés au secrets dans les geôles russes, mais l’essentiel manque : le corps d’Hitler !

Ouvertes à l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, les archives secrètes russes conservent un ensemble de documents de première importance, mais surtout une partie de crâne, où l’on voit distinctement l’impact d’une balle. Les Russes en ont fait la pièce principale d’une exposition, ouverte le 27 avril 2000, à laquelle la presse mondiale accourt. Mais ce morceau de crâne est-il bien celui d’Hitler ? Comment le savoir sans analyse ? Et comment l’analyser sans référent ADN ?…

La Mort d’Hitler dans les dossiers du KGB est le récit d’une enquête menée dans les couloirs du GARF (Gosudarstvennyy Arkhiv Rossiyskoy Federatsii – Archives de l’Etat de la Fédération de Russie) par un grand reporter et documentariste spécialiste du IIIe Reich, et une journaliste franco-russe.

 

 

En sus de compléter les connaissances historiques, La Mort d’Hitler dans les dossiers du KGB rappelle également que la polémique autour de l’authenticité de ce morceau de crâne a été l’occasion d’une guerre multiple : entre la Russie et les Etats-Unis par scientifiques et historiens interposés ; entre le NKVD (ancêtre du KGB) et le SMERSH (contre espionnage) ;

Ecrit comme un reportage (et ce livre donnera lieu à un reportage TV), La Mort d’Hitler dans les dossiers du KGB raconte les mésaventures d’un corps, d’abord calciné quatre jours après le fameux suicide, puis récupéré et enfin de nouveau brûlé en 1970 par le KGB. C’est aussi une plongée dans les méandres des archives secrètes russes.

Si cette enquête incroyable ne répond pas à toutes les questions et laisse beaucoup de zones dans l’ombre, La Mort d’Hitler dans les dossiers du KGB est une plongée passionnante dans les couloirs parallèles de l’Histoire, où l’on croise des archivistes, des scientifiques, des journalistes, des mensonges politiques et des relents de Guerre Froide.

 

Loïc Di Stefano

Jean-Christophe Brisard et Lana Parshina, La Mort d’Hitler dans les dossiers du KGB, Fayard, mars 2018, 351 pages, 23 euros

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