Muertos, les morts-vivants de Pierre Place

Sauf qui peur !

Le titre annonce la couleur ! Muertos est un roman graphique noir qui ne laisse rien au hasard. Telle une épidémie (tiens ça me rappelle quelque chose) une vague déferle et anéantie tout sur son passage. Pierre Place change de contexte, d’époque et après un élan d’amitié et de couleur dans Macadam Byzance, place au noir et blanc et à l’individualisme.

Vous êtes terrifié. Vous vous êtes accroché à ce groupe comme à votre mère parce que vous saviez que nos poursuivants vous traqueraient personnellement et vous feraient expier vos crimes. 

Vengeance comme maître mot

Nous sommes au début du XXe siècle. Une paisible hacienda mexicaine voit déferler un assaut de morts vivants qui se jettent sur les habitants pour les tuer. Le maître de maison arrive à s’en extirper non sans mal avec les moyens du bord et avec sa famille, quelques habitants, bonnes, ouvriers et le prêtre. Ils s’enfuient en voiture et à cheval mais pour partir où ?

Ils envisagent de se rapprocher d’une autre bourgade mais la désolation est identique. Ils tentent de sauver un groupe retranché dans un bâtiment encerclé. Mais la furie des zombies dévaste tout, leur nombre et leur hargne de tuer empêche tout espoir. L’équipée arrive malgré tout à s’échapper mais pour combien de temps. Ils sont suivis à la trace et une femme à l’air d’en vouloir précisément à un contre-maître qui prend la fuite en utilisant des humains comme bouclier…

La lutte est terrifiante, arriveront-ils à trouver un endroit sain où se réfugier, souffler et survivre ?

Ce n’est pas le premier album sur les morts-vivants ou autres zombies. Si Walking dead tient le haut de l’affiche, il en existe des dizaines d’autres qu’elles soient tragédies ou humoristiques, pour grands et même pour petits. Mais ce Muertos de Pierre Place restera dans les annales de la bd sur ce thème.  Un scénario digne d’un film d’horreur, une montée en puissance à chaque épisode nous tient à la gorge en espérant tellement que certains s’en sortent.

Ses dessins sont d’une précision chirurgicale, nul besoin de couleurs pour témoigner de l’horreur des situations, des émotions des personnages paniqués.

On peut également entendre le message social de Muertos. celui des petites gens qui reprennent le pouvoir et s’insurgent contre les bourgeois et nantis. Ils savent eux aussi prendre la main et le contrôle de la situation.

Un très bel ouvrage !

Xavier de la Verrie

Pierre Place (scénario & dessin), Muertos, Glénat, janvier 2020, 152 pages, 25,50 eur

Laisser un commentaire