The disciples, space opera horrifique

Black Mask Studios est une petite maison d’édition américaine qui se taille une part non négligeable du marché du comics d’horreur. Steve Niles, scénariste émérite du genre, fouille dans le détail la création d’une ambiance particulièrement pesante. Et il s’appuie sur les dessins somptueux de Christopher Mitten dont le traitement des détails impressionne, pour créer The Disciples, que Glénat comics publie en un seul volume.

Quelque part dans le futur, un milliardaire a déménagé sa secte sur Ganymède. Il a fait de ce satellite naturel de Jupiter sa pleine propriété. Parmi ses fidèles, la fille d’un homme politique puissant qui paie les services d’un détective pour faire l’aller-retour et la lui ramener. Une mission simple ! Mais l’espace est peuplé d’autre chose… Le spécialiste des scénario comics-horror Steve Niles s’associe au dessinateur Christopher Mitten et tous les deux nous plongent, avec The Disciples, dans un voyage effroyable !

une petit mission bien tranquille

La mission est simple, et les trois co-équipiers s’en vont comme à la promenade. Et jusqu’au réveil et la sortie des caissons de sommeil, tout va bien. La cible est en vue. Un petit ou d’inspection avant de poser le vaisseau, on entre on sort et c’est réglé. Mais à ce moment là une effroyable créature apparaît dans le vaisseau. Une créature au ventre béant et dont une monstruosité sort mais toujours reliée à sa matrice…

Dès lors, les événements vont s’enchainer et conduire au cauchemar. L’histoire est menée lentement, mais pour préserver tous ses effets. Sans peine on glisse dans une réalité qui rend possible l’horreur absolue qui nous attend à la fin. C’est merveilleusement construit. Et quand les aventuriers retrouvent les adeptes survivants et comprennent quelle entité leur installation a réveillée, il est sans doute déjà trop tard. Ou bien il était déjà trop tard !

une lente et inexorable chute

The Disciples a une vraie belle couleur personnelle, une vraie ambiance dans lequel le lecteur s’immerge avec délectation. Le soin des détails, aussi bien dans le scénario que dans les dessins, emporte la conviction. Mais ne faîtes pas l’erreur de passer rapidement sur les dessins souvent vierges de texte, admirez les détails et la manière dont sont traités avec beaucoup d’art les créatures. L’horreur est traité comme résultant d’une situation et pas de monstres sales et violents — même si… Et il n’y a pas de retournement, tout le scénario est traité comme une lente descente en enfer. Et ça fonctionne parfaitement !

Loïc Di Stefano

Steve Niles (scénario), Christopher Mitten (dessin), Jay Fotos (couleur), Thomas Mauer (lettrage original), The Disciples, Glénat Comics, septembre 2019, 112 pages, 14,95 eur

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