Que Dieu me pardonne, quand Philippe Hauret joue avec le karma


Un autodidacte déterminé

Philippe Hauret est un bibliothécaire qui partage son temps entre les livres et les livres, ceux qu’il met en avant et les siens. Son premier roman Je vis, je meurs, avait été nominé au Prix Dora Suarez du Premier Roman. On a déjà lu son remarquable En moi le venin, mais revenons en arrière dans sa bibliographie ! Découvrons son deuxième roman, Que Dieu me pardonne que publie Jigal polar en poche et qui a été lui-même distingué.

De la cité aux résidences de luxe

Kader est une petite frappe de quartier, secrètement (ou pas) amoureux de Mélissa, un brin de fraîcheur dans son quotidien morose et sans avenir. Il vit de larcins, mais comme le crime ne paie pas toujours, il se voit dans l’obligation de conclure un pacte avec le mystérieux flic Franck Mattis s’il veut éviter la case prison. Être protégé ou manipulé ?

Non loin de là, Rayan vit dans sa luxueuse demeure acquise sans aucun labeur. Il partage sa vie avec la malheureuse Rosine, pauvre âme délaissée et qui compense son manque d’amour par l’alcool, sans modération. Rayan a des contacts réguliers avec Mattis, de par ses excès en tout genre…

Kader atterrit chez Rayan en tant qu’homme à tout faire, dans ce luxe qui lui est totalement inconnu. C’est une manière d’honorer le pacte conclu avec Mattis.

Ces différents destins vont se croiser de façon improbable. Certains vont s’arrêter net, d’autres voir une étincelle d’espoir qui s’éteindra rapidement. 

Mattis, au centre de cette histoire, va se démener afin de faire son satané boulot de flic. Mais il ne sera pas aidé par la providence. Tout était-il écrit dès le début ? Et s’il avait agi autrement, cela aurait-il sauvé des vies ?

une marque de fabrique : oublier le happy end

Dès le début, j’ai reconnu le style de Philippe Hauret. On sent l’intrigue qui nous perd dans les méandres des sentiments des protagonistes. Et si on pense pouvoir être plus malin et deviner la fin… et ben NON ! 

L’ironie du sort nous cloue sur place et nous rappelle que rien n’est juste… Mattis est un passager de la nuit, la sienne d’abord, même s’il a chassé nombre de ses premiers démons il demeure un héros très sombre.

Que Dieu me pardonne est un must have qui se lit passionnément et sans modération !

Minarii le Fichant

Philippe Hauret, Que Dieu me pardonne, Jigal polar, février 2019, 237 pages, 9 eur

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