Notre dernière part de ciel, roman noir argentin
De l’importance des nouveaux auteurs
On ne connaît pas encore Nicolás Ferraro, écrivain argentin traduit dans des pays comme les États-Unis ou l’Espagne. Notre dernière part de ciel est paru chez Rivages en février et visiblement, le trafic de coke est à l’ordre du jour.
De la coke dans la nature
Pas évident de rater sa cible dans l’espace d’un Cessna, même secoué par le vent. Pourtant Zambrano l’a fait. Il a armé son Ithaca, visé Keegan à la poitrine et pressé la détente. Les plombs ont mordu dans un bras, et aussi dans les pains de came extra-pure entassés au fond du petit avion de tourisme.
Voici Keegan et Lucero qui s’écrasent dans un avion à la frontière entre Brésil et Paraguay. Leur problème ? Ils ont perdu leur cargaison, de la cocaïne pure qui coûte très cher. Les pains de cocaïne sont tombés et pour les gens du coin, c’est une véritable aubaine. Keegan et Lucero jouent leur peau. Ils feront tout pour retrouver la came. Ils trouveront sur leur chemin deux jeunes frères, Javier et Emiliano, ainsi que la copine de ce dernier, et un vieux tueur sur le retour. Sans compter Zupay, un vicieux, envoyé par le cartel. Autant dire que les morts vont pleuvoir.
Un polar hanté par la drogue
Voici donc une certaine Amérique du sud peinte avec férocité (ce qui n’exclue pas la tendresse) par Nicolás Ferraro. Voici des jeunes qui rêvent d’imiter les nord-américains, des filles exploitées dans tous les sens (je vous laisse lire et découvrir). Et voilà que de la came arrive et ils y voient une chance de s’arracher à leur condition. Ferraro ne leur laisse aucune chance, en bon auteur de roman noir. Voici donc un roman qui donne envie de suivre l’auteur. Et qui aide à supporter ce monde.
Sylvain Bonnet
Nicolás Ferraro, Notre dernière part de ciel, traduit de l’espagnol par Alexandra Carrasco & Georges Tyras, Rivages, février 2023, pages, euros