Quand Dieu boxait en amateur, Guy Boley et le noble art


Guy Boley est un personnage singulier, qui a fait un nombre stupéfiant de métiers divers, de funambule de cirque  à conducteur de bus, avant de se mettre à écrire, et de pondre, en 2016, Fils du feu. A 64 ans, il devint d’un seul coup un sacré romancier, et un romancier sacré, puisque ce premier roman a récolté sept prix littéraires ! Coup d’essai, coup de maitre. Guy Boley récidive avec Quand Dieu boxait en amateur. Non seulement, son titre est alléchant, mais en plus, il est superbement écrit.

Quand Dieu boxait en amateur conte la complicité d’un prêtre et d’un boxeur, amis d’enfance que la vie ne sépare pas, malgré des trajectoires professionnelles pour le moins différentes. Les deux gamins, devenus des hommes vrais, s’avèrent aussi attachants que sympathiques, et leurs aventures aussi. Car, pendant que le prêtre rêve de faire du théâtre, le boxeur rêve d’être champion de France. Ce qui devrait les éloigner l’un de l’autre ne cesse de les rapprocher. 

Parallèlement, Gut Boley brosse le portrait d’une mère redoutable, et dessine les contours d’un monde plein de petits bonheurs, celui de la France d’après-guerre et de province. L’amour des autres, des livres, de la vie, sert de décor, si l’on peut dire, à une sociologie bon enfant, où de saines vérités et pas mal d’excentricités, se croisent avec humour. 

Et puis, comme une cerise sur le gâteau, le boxeur, personnage étonnant, est aussi forgeron ; et de plus, il n’est autre que le père de l’auteur. Ce qui donne au récit un accent de sincérité merveilleux, à la limite de la confidence. Les cent premières pages sont éblouissantes, et écrites par une plume en état de grâce. Un écrivain est né. 

Didier Ters

Guy Bolet, Quand Dieu boxait en amateur, Grasset, janvier 2019, 170 pages, 17 eur

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