Reckless, descente aux enfers

Le passé ne passe jamais

1989. Ethan passe des jours tranquilles près de Los Angeles, à surfer le jour et à s’occuper du cinéma qu’il possède avec Anna. Il ignore donc les messages qui arrivent où on réclame ses talents. Car Ethan est un détective efficace, un dur aussi formé à l’ultra-violence (même s’il déteste ça). Un soir, un nommé Francis et son ami écartent des jeunes de sa voiture. Ethan les trouve sympathiques et commence à les fréquenter. Francis débarque un jour pour lui demander un service : retrouver la femme de son fils, Rachel, qui a disparu à San Francisco. Le père a peur pour son fils, ancien drogué… Ethan accepte et part là-bas. Il finit par retrouver la trace de Rachel, parti se venger d’une famille qui, autrefois, a abusé d’elle et d’autres enfants. Le hic est qu’elle plaît à Ethan…

Une réussite de plus pour le duo Brubaker/Phillips

Cet album se situe en parallèle au précédent qui voit Anna, l’associée d’Ethan, affronter son passé. Une fois de plus, c’est éblouissant. C’est violent, parfois trash, avec des personnages dévastés par la vie et par des fous. Ancré dans le roman (et le film) noir, la série Reckless est un des sommets de la carrière du scénariste Ed Brubaker, qui en compte d’autres comme Fatale ou Criminal. Le dessin de Phillips est toujours aussi solide. Enfin, l’album se termine par une séquence non loin de notre présent, où la vie d’Ethan a pris un cours assez sombre (non je ne spoilerai pas) avant que Rachel ne revienne dans sa vie. Avoir une héroïne qui s’appelle Rachel, quand on se rappelle Sean Young dans Blade Runner est déjà tout un programme. Lisez cet album de Reckless. En fait lisez toute la série. Jamais vous ne le regretterez.

Sylvain Bonnet

Ed Brubaker & Sean Phillips, Reckless descente aux enfers, traduit de l’anglais par Alex « Nikolavitch » Rakunica, Delcourt, août 2023, 144 pages, 16,50 euros

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