Les poches de l’Atlantique et de Dunkerque, des fronts oubliés
Docteur en histoire contemporaine, Stéphane Weiss étudie la politique française de réarmement de la France à la Libération et est l’auteur du Réarmement français de 1944-1945 (Presses universitaires de Rennes, 2022). Il a choisi ici de raconter l’histoire des poches de l’atlantique tenus par les Allemands de l’été 1944 à mai 1945.
Des réduits solides ?

C’est Hitler qui a choisi de transformer un grand nombre ports de l’Atlantique sur les côtes françaises et belges en forteresses. Le but était double : gêner le ravitaillement des Alliés en immobilisant des ports et bien sûr fixer des troupes qui, du coup, ne seraient pas opposés aux Allemands en pleine retraite. Si plusieurs « poches » tombent durant l’été comme Cherbourg ou Brest, d’autres comme Royan, Dunkerque, Saint-Nazaire ou Lorient tiennent. Les Alliés décident de ne pas donner d’assaut et laissent progressivement aux Français le soin de tenir les lignes. De Gaulle y voit aussi une occasion de fusionner les FFI dans l’armée française, de les discipliner et de les aguerrir. Il a en tête aussi d’y mener des offensives pour redorer le blason d’une armée française marquée par le désastre de 1940. Une opération d’ampleur visera d’ailleurs Royan et le Médoc en avril 1945.
Une bonne synthèse
Ce livre vient après Les poches de l’Atlantique, ouvrage de Stéphane Simonnet paru chez Tallandier en 2015 et qui faisait un point assez clair sur cette histoire très méconnue, sauf régionalement. Stéphane Weiss apporte ici de nombreux détails avec cette enquête historique qui permettent d’approfondir le sujet. Les Français livrent ici de véritables sièges, ce qui n’exclut pas ponctuellement des contacts avec l’occupant qui permet l’évacuation des civils dans certains cas. Ces « fronts oubliés » ne le seront donc plus si vous lisez ce livre précis et exemplaire. On vous le recommande en tout cas.
Sylvain Bonnet
Stéphane Weiss, Les poches de l’Atlantique et de Dunkerque, Perrin, mai 2025, pages, 24 euros
