« The Savage Brothers », deux rednecks chez les zombies
Avec The Savage Brothers, Raphael Albuquerque, le dessinateur d’American Vampires, revient aux morts-vivants avec cette histoire de post-apo zombie qui cache bien son jeu. Surprenant.
Les zombies ont envahi la Terre. Mais certains humains se sont adaptés mieux que d’autres à cette nouvelle situation. Certes Dale et Otis, en plus d’être frangins, sont deux rednecks violents, alcooliques et cupides. Mais ils ont trouvé leur place dans la nouvelle société : moyennant quelques billets, on les embauche pour s’assurer qu’un être aimé est bien mort, et pas un zombie errant. Seulement le quotidien de Dale et Otis va rapidement tourner au cauchemar lorsqu’on les embauche pour une étrange mission…
Un univers zombie classique
The Savage Brothers propose un univers post-apocalyptique très classique. La Terre est infestée de zombies qui croquent à peu près tout ce qui peut bouger. Dans un premier temps, cet univers ne se démarque pas véritablement du reste de la production post-apocalyptique habituelle. Il n’y a bien que les personnages, Dale et Otis, qui apportent un petit plus. On est loin, très loin, des héros au grand cœur. Dale et Otis sont des anti-héros pur jus. Mais petit à petit, The Savage Brothers trouve malgré tout son style grâce notamment au « travail » des deux frères.
Une intrigue surprenante
Et puis, au fur et à mesure, l’intrigue commence à s’étoffer. On comprend que la mission des deux frères n’est pas si anodine qu’il n’y paraît. Disons sans trop en dévoiler qu’elle va amener nos deux héros à s’interroger sur l’origine de l’épidémie qui a ravagé l’humanité. L’autre élément intéressant, c’est l’ajout d’un troisième personnage, qui vient contrebalancer la personnalité des deux anti-héros. Dès le troisième épisode, l’histoire devient véritablement intéressante, prenante et rafraîchissante. Mieux, Andrew Cosby et Johanna Stokes ont l’intelligence et le bon goût de ne pas trop étaler leur intrigue : ces 3 épisodes forment une histoire complète.
Le retour de Raphael Albuquerque
L’autre point fort de The Savage Brothers, c’est son dessin. Après les suceurs de sang d’American Vampires, Raphael Albuquerque revient au genre horrifique, avec cette histoire de morts-vivants. Son style fait encore mouche, et on sent qu’il prend un réel plaisir à illustrer les scènes de ces deux frères ras du bulbe. Ses personnages ont une gueule, un look, terrible et on s’y attache immédiatement.
► Et maintenant ? Lisez notre avis sur Secret Wars – Marvel Zombies.
Stéphane Le Troëdec
Andrew Cosby et Johanna Stokes (scénario), Keith Giffen (dessin), Raphael Albuquerque (illustration de couverture), The Savage Brothers, Ankama, septembre 2017, 13,90 euros