Atlas des montagnes, un monde à redécouvrir
Professeur des universités HDR en géographie à Sorbonne Université, Xavier Bernier s’associe ici à Christophe Gauchon, lui-même professeur de géographie à l’université Savoie Mont Blanc, et au cartographe Alexandre Nicolas pour nous donner un Atlas des montagnes. La montagne est un relief qui fait rêver (songeons à la chanson de Jean Ferrat) et qui a fait peur tant elle semblait étrange, mystérieuse et refuge de monstres effrayants (citons le Yéti ou le Bigfoot). Allons voir ce qu’il en est.
La place des montagnes dans l’espace

Chaque culture est marquée par les espaces montagneux, que ce soit en Europe avec les Alpes ou l’Asie avec l’Himalaya (et on a longtemps cherché, en vain, les montagnes du Transhimalaya). Les montagnes rassemblent plus d’un milliard d’habitants, une mégalopole (Mexico) et sont aussi des espaces économiques. L’atlas montre bientôt le développement de l’économie montagnard avec bien sûr le tourisme alpin (au sens large, tant le modèle a essaimé dans le monde) et la pratique du ski (et ici petit hommage à Michel Blanc dans un film « culte »). Un tourisme aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique et la fonte des glaciers : entre la moitié et les deux tiers des stations dans le nord-est de l’Amérique ont fermé en vingt ans…
Un imaginaire toujours présent
Nos auteurs, à travers plus de 90 cartes et infographies, montrent au fond à quel point nos sociétés ont tissé un lien presque unique avec la montagne. La ville de Paris est ainsi parsemée dans son espace public de références à la montagne. L’air de la montagne est censé être bon pour nos sportifs, une longue tradition si on songe aux stations de cure qui se sont multipliées au XIXe siècle, notamment avec les malades de la tuberculose. Même si le réchauffement affecte l’espace montagnard et sa biosphère, nous continuerons à nous passionner pour ces cimes qui montent peu ou prou vers le ciel.
Bonne synthèse.
Sylvain Bonnet
Xavier Bernier & Christophe Gauchon & Alexandre Nicolas, Atlas des montages, Autrement, juin 2024, 96 pages, 24 euros