« 24 vues du mont Fuji par Hokusai », l’art subtil de Zelazny

Couverture de 24 vues du mont Fuji par Hokusai, de Roger ZelaznyUn des grands noms de la science-fiction américaine

Décédé en 1995, Roger Zelazny était un des meilleurs auteurs de science-fiction. Il a obtenu deux fois le prix Hugo avec Toi, l’immortel et Seigneur de lumière, respectivement en 1966 et 1968. Il est également l’auteur du cycle des princes d’Ambre qui a enchanté les lecteurs et suscité la création d’un jeu de rôles (on me susurre qu’il existe des nouvelles inédites : un éditeur est-il intéressé ?). Zelazny était aussi un très grand styliste, la meilleure réponse qu’on puisse donner à ceux qui estiment encore que la science-fiction est de la sous-littérature. On va voir que 24 vues du mont Fuji par Hokusai est une preuve de plus de son talent.

 

La quête de sens

Mari a perdu son mari et est entrée clandestinement au Japon pour visiter le mont Fuji et faire son deuil. En ayant à la main Les vues du mont Fuji d’Hokusai, elle arpente les environs à la recherche des emplacements où l’artiste a reproduit le volcan. Plus elle avance dans son pèlerinage, plus Mari réfléchit sur elle, sa vie… et son mari Kit, un chercheur informatique. Kit est mort et pourtant… Il est encore là, elle sent sa présence. Mari est malade, elle veut régler ses affaires avant de mourir. Et de rejoindre son mari d’une façon… Inédite.

 

Chapeau l’artiste

Quand on finit 24 vues du mont Fuji par Hokusai, on a juste envie de lire une autre histoire de Zelazny. Sur le plan de la structure, la novella est impeccable, on découvre au fur et à mesure qui est Mari, son histoire, qui est Kit et ce qu’il est devenu. C’est ciselé avec une précision d’orfèvre et la chute est savoureuse. Zelazny excellait autant dans le récit de science-fiction que dans le portrait psychologique : Mari est fascinante. On regrette profondément que l’auteur soit mort à 58 ans… Si d’autres inédits de cette qualité existent, il faut à tout prix les traduite !

 

Sylvain Bonnet

 

Roger Zelazny, 24 vues du mont Fuji par Hokusai, traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurent Queyssi, Le belial, « une heure lumière », août 2017, 136 pages, 9,90 euros

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