Dans la toile du temps, le piège de l’évolution

Un auteur largement inconnu en France

 

Juriste de formation, Adrian Tchaikovsky a commencé à publier en 2008 et est surtout connu outre-manche avec la série de fantasy Shadows of the Apt, qui compte dix volumes à ce jour. il écrit aussi de l’horreur et bien sûr de la science-fiction. Dans la toile du temps est son premier roman traduit en France et a reçu le Prix Arthur C. Clarke en 2016. Adrian Tchaikovsky partage avec Clarke un certain sens du vertige cosmique et des interrogations quasi-philosophiques, comme on va le voir.

 

L’humanité face à sa descendance

 

Durant l’Ancien Empire, l’humanité a entamé des processus de terraformation de différentes planètes susceptibles d’être colonisées. C’est ainsi que le docteur Avrana Kern est envoyé surveiller d’une planète sur laquelle elle veut implanter une colonie de singes et les faire évoluer grâce à un nanovirus de son cru. Ainsi ils mettront en valeur la planète avant l’arrivée des humains. Mais la guerre éclate, coupe Kern et son monde de l’espace humain tout en tuant les singes. Mais le nanovirus est répandu sur la surface et a contaminé des araignées…

 

Des siècles plus tard, le vaisseau Gilgamesh pénètre dans le système du monde de Kern. Il renferme des milliers d’humains cryogénisé, à la recherche d’une planète, la Terre étant devenue inhospitalière. Retranchée sur un satellite hyperpuissant, Kern (ou sa copie informatique) leur interdit de pénétrer sur sa planète, sur laquelle les araignées ont acquis l’intelligence et se développent… Le monde de Kern est-il assez grand pour ces deux espèces ?

 

Man vs Spider

 

Dans la toile du temps surprend ! On y trouve une réflexion sur le devenir de l’espèce humaine, la nature de la conscience et l’évolution que n’aurait pas reniée Arthur C. Clarke. On tient ici à saluer le souffle de l’auteur qui réussit à nous intéresser au destin des araignées (si quelqu’un a une phobie de cette espèce, ce roman peut constituer une bonne thérapie). De la bonne science-fiction, de facture classique (ici le moderne tient au truc du nanovirus, très à la mode vu les recherches récentes).

 

 

Sylvain Bonnet

 

Adrian Tchaikovsky, Dans la toile du temps, traduit de l’anglais par Henry-Luc Planchat, couverture de Gaelle Marco, Denoël,  « Lunes d’encre », avril 2018, 592 pages, 22 euros

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