300 anecdotes de tournages, le cinéma comme vous ne l’avez jamais

bénie soit l’anecdote

Il y a de cela quelques années (dix pour être précis), je publiais (avec la « complicité ») de Bruno Solo, un livre intitulé Les Anecdotes les plus drôles du cinéma. Je ne sais plus combien j’en avais glissées mais il y en avait un certain paquet.

Je connais des éminents et talentueux collègues qui, quand ils rencontrent un acteur ou un réalisateur, posent une centaine de questions pour décortiquer le comportement du personnage, ses motivations et plein de trucs auxquels je ne comprends strictement rien. Ce n’est pas du tout mon approche. Je préfère aller faire un tour dans la cuisine pour savoir comment a été mijoté le film. Je me souviens avoir surpris Alain Chabat au moment de son marathon journalistique pour la promotion de son Astérix. Après avoir subi des centaines de questions aux quatre coins de l’Hexagone (qui en compte six) il fut sidéré quand je lui demandais : 1/ quel objets avez-vous gardé du film ? 2/ comment avez-vous obtenu les droits musicaux pour un extrait de Star Wars ? Bien entendu, il joua le jeu !

Tout cela pour dire que j’adore les anecdotes et suis toujours ravi quand un ouvrage a l’audace de les collecter. C’est chose faite avec celui de Philippe Lombard. Un bouquin du format idéal, bourré d’informations tous azimuts.

Je vais être très franc : j’en connaissais l’écrasante majorité. Pour la bonne raison que nous possédons les mêmes sources et, sans doute, les mêmes livres dans nos bibliothèques (d’ailleurs je suis cité à deux reprises et j’en rougis de confusion). De ce fait, je me permets de retoquer l’accroche « Le cinéma comme vous en l’avez jamais lu » — tout en admettant les exigences publicitaires !

ces petits détails qui désacralisent le cinéma

Néanmoins c’est toujours un plaisir de retrouver ces petits détails qui désacralisent le cinéma. Les stars tombent de leurs piédestaux, les chefs-d’œuvre perdent un peu de leur éclat et c’est tant mieux. Le cinéma est un divertissement qu’il faut cesser d’encenser à tour de bras. Les anecdotes sont là pour nous rappeler les difficultés, les coïncidences, les accidents, bref tout ce qui rend humain une industrie coulée dans la pellicule (enfin, plus maintenant).

Lombard a le bon goût de puiser dans un peu partout à la fois dans le temps et dans l’espace. Bon d’accord, il ne va pas vous rapporter une anecdote datant des débuts du cinéma muet ni émanant d’un tournage argentin mais l’essentiel est là et bien là. On y retrouve la plupart des grands noms et l’index est digne de la plus grande des superproductions.

L’une de mes anecdotes préférées concerne les préparatifs de French Connection. Je ne vais pas vous la dévoiler (méchant que je suis) mais la vaine recherche de William Friedkin pour incarner le trafiquant de drogue m’a toujours fait sourire. D’autant que je trouve Fernando Rey parfait pour le rôle !

300 anecdotes de tournage est une véritable ballade dans les coulisses et cela nous change des études sophistiquées, des analyses pesantes, des coupeurs de cheveux en cinquante. Prenons le cinéma tel qu’il est et amusons-nous à ses dépens, tout en continuant à l’apprécier. 

Philippe Durant

Philippe Lombard, 300 anecdotes de tournage, Hugo-Image, septembre 2020, 304 pages, 12 eur

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