Cuirassés, futur mécha et mutant

Une valeur devenue sûre

Qui ne connaît pas Adrian Tchaikovsky dans le petit monde des amateurs de science-fiction ? Denoël l’a révélé au public français en publiant Dans la toile du temps, un space opera original et bien écrit, ainsi que ses suites Dans les profondeurs du temps et Dans le berceau du temps, également des réussites. Cuirassés est une novella et sort ces jours-ci dans la collection « une heure lumière » du Bélial.

Mission de sauvetage

« Sturgeon dit toujours qu’autrefois, le premier choix de carrière des gosses de riche, c’était de partir à la guerre. Il explique, avec cet air supérieur agaçant du type qui simplifie pour que je comprenne bien, qu’à l’époque, les troufions de base n’étaient de pauvres bougres avec un couteau et une veste en cuir, pas entraînés, qui ne connaissaient rien à rien et gobaient tous les mensonges qu’on leur servait. »

Le sergent Ted Regan a été envoyé en Angleterre, devenu un état de l’Union nord-américaine pour servir dans une guerre contre la Suède et la Finlande qui ont su tirer leur épingle du jeu face au reste du continent dévasté par le changement climatique (l’Amérique a aussi dégusté). Regan rencontre un Héritier, un type en armure mécha, un riche, qui lui demande d’aller secourir son cousin Jerome porté disparu en Suède. Regan embarque ses coéquipiers Sturgeon et Franken avec lui, l’anglais Lawes et la mercenaire Cormoran, spécialiste des drones. Les voilà débarqués en Scandinavie et bientôt aux prises avec des créatures nées du génie génétique. Ça va être compliqué de ramener le cousin Jerome…

Un récit bien fichu

Cuirassés confirme la maîtrise narrative d’Adrian Tchaikovsky qui donne ici une histoire très prenante, en phase avec notre époque, évoquant par exemple cette rupture entre Amérique et Europe qui devient préoccupante. On note aussi une parenté avec un de ses romans, Chiens de guerre (Denoël, 2019) où il avait abordé le thème des manipulations génétiques. Lisez Cuirassés, une bonne porte d’entrée sur l’œuvre de Tchaikovsky.

Sylvain Bonnet

Adrian Tchaikovsky, Cuirassés, traduit de l’anglais par Laurent Queyssi, Le Bélial « une heure lumière », illustration de couverture d’Aurélien Police, novembre 2025, 192 pages, 12,90 euros

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