Des dinosaures et des fourmis, apocalypse au Crétacé

Liu Cixin est l’auteur chinois de science-fiction le plus connu dans le monde grâce au succès du Paradoxe à trois corps (Actes sud, 2016) qui a remporté le prix Hugo en 2015 lors de sa publication aux Etats-Unis. On lui doit aussi un roman hard science assez délirant et réussi, Terre errante (Actes sud, 2020) et aussi Boule de feu (Actes sud, 2019). Des dinosaures et des fourmis, sorti en début d’année, s’avère assez… déroutant.

Symbiose et discorde

« C’était un jour ordinaire de la fin du Crétacé. Il est bien sûr impossible de connaître la date exacte, mais c’était bien un jour ordinaire, et la Terre était en paix. »

Nous voici en pleine préhistoire au moment où les dinosaures arpentent le continent du Gondwana. Or ces dinosaures sont… intelligents. Un Tyrannosaurus rex a fait son festin mais un morceau de viande reste coincé entre ses dents. C’est alors que des fourmis pénètrent dans sa mâchoire, mangent le morceau et délivrent le T.Rex d’un mal de dents pénible. C’est le début d’une synergie entre les deux espèces qui vont se développer ensemble. Les dinosaures ont des idées, construisent, inventent. Les fourmis se révèlent excellentes dans la médecine, améliorent les techniques d’écriture des dinosaures, aident à construire les ordinateurs. Mais les conflits sont là. La première guerre entre les deux espèces mènent prend prétexte le visage de Dieu : ressemble-t-il à une fourmi ou à un dinosaure ? La deuxième est déclenchée par les fourmis qui veulent sauver la planète de la démographie galopante des sauriens. L’issue sera fatale…

Une fable sur notre temps

Difficile de ne pas lire Des dinosaures et des fourmis en ne pensant pas aux impasses de notre modèle de développement et à notre capacité à déclencher des guerres au moment où « notre maison brûle » comme dirait un ancien président français. Ce conte philosophique et écologique, un peu à la manière du Voltaire de Candide, se termine mal. Belle satire en tout cas.

Sylvain Bonnet

Liu Cixin, Des dinosaures et des fourmis, traduit du chinois par Gwennaël Gaffric, Actes sud, janvier 2025, 192 pages, 21 euros

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