Alice on Border Road tome 1 : jeu cruel dans un Tokyo dévasté
Une poignée de survivants tentent de survivre dans un Japon en ruine. Alice on Border Road d’Haro Asô est un thriller post-apocalyptique aussi prometteur qu’accessible.
Kina Sano, une lycéenne timide et introvertie, se réveille dans un Tokyo post-apocalyptique. Dans sa main, elle tient une carte à jouer, la reine de trèfle. Peu après, en se promenant dans un Tokyo en ruine, Kina rencontre Alice Kojima, une autre lycéenne. Les deux jeunes filles se lient rapidement d’amitié. Dans leurs déambulations, elle rencontre d’autres survivants. Tous sont apparus avec une carte à jouer différente. À quel jeu étrange ces mystérieuses peuvent-elle servir ? Et surtout, survivront-ils à cet univers dangereux ?
L’humanité a disparu
Dans ce premier tome, il y a une magnifique image. Elle dû aussi plaire à l’éditeur puisqu’il la reprend en quatrième de couverture. Deux cerfs paissent paisiblement dans un Tokyo en ruine tandis qu’un camping-car vétuste passe au loin derrière eux. Image d’une civilisation humaine disparue, effacée progressivement par la nature. Voici une des premières qualités de ce manga : de s’arrêter quelques instants sur notre monde disparu via quelques vignettes mélancoliques. Comme pour mieux nous rappeler à quel point nous ne sommes que de passage sur cette planète.
Survivalisme et jeu dangereux
Alice on Border Road est le spin-off d’Alice in Borderland. Et si Haro Asô laisse les pinceaux à Takayoshi Kuroda, on le retrouve toujours aux commandes de cette vraie fausse suite. Dans Alice in Borderland, on suivait d’autres personnages et l’intrigue tournait assez vite autour d’un jeu cruel et un brin sadique. Dans Alice on Border Road, du moins dans le premier tome, Haro Asô choisit de se concentrer sur l’aspect survivaliste. Mais qu’on ne s’y trompez pas, Alice on Border Road emprunte aussi au whodunit. En effet, la liste des victimes va s’allonger rapidement.
Alice on Border Road, spin-off accessible
Faut-il avoir lu Alice in Borderland pour lire Alice on Border Road ? Non, car Haro Asô propose une nouvelle exploration de l’univers dévasté qu’il a imaginé dans la première série. Mais il prend le temps d’expliquer les choses pour rendre Alice on Border Road accessibles aux néophytes. Par exemple, les règles du jeu de cartes ne sont pas explicitées à la fin de ce premier tome. Comme pour mieux intégrer les nouveaux lecteurs ? Bref, pari réussi : Alice on Border Road cultive suffisamment de mystères pour donner envie de connaître la suite !
Stéphane Le Troëdec
Haro Asô (scénariste), Takayoshi Kuroda (dessinateur), Alice on Border Road, traduit du japonais par Ryoko Sekiguchi, Delcourt, « Seinen », septembre 2017, 192 pages, 7,99 euros