Les conquérants de la steppe, d’Attila au khanat de Crimée. Ve-XVIIIe siècle

Un historien de la guerre

Auteur des Batailles qui ont changé l’histoire (Perrin, 2014), d’un essai sur la bataille de Iéna (Perrin, 2003), des grands capitaines (Perrin, 2018) mais aussi d’une biographie de Tamerlan (Perrin, 2007), Arnaud Blin est un historien qui a consacré sa vie de chercheur à la guerre et aux stratégies conçues pour la gagner. Avec Les conquérants de la steppe, il revient sur la manière dont des grands empires sont nés à travers les siècles grâce à des peuples guerriers et nomades issus de la Haute-Asie.

Une conquête maintes fois recommencée

Depuis Ibn Khaldoun (immense historien qui rencontra Tamerlan), on connait la dialectique conflictuelle sédentaires/nomades dans la constitution des empires autour de la sphère euro-méditerranéenne, voire eurasiatique. L’intérêt de l’ouvrage est de nous plonger dans un millénaire mal connu du grand public, s’étendant des entreprises d’Attila à la fin de la période romaine jusqu’à la chute du grand Khanat de Crimée, héritier des mongols et de la horde d’or, à la fin du dix-huitième siècle. Il est fascinant de voir comment Huns, Mongols et Timourides l’emportent à travers les siècles sur des empires bureaucratiques et sédentaires grâce aux mêmes recettes : des armées extrêmement mobiles, dominant la steppe grâce à des cavaliers archers.

L’empreinte des conquérants

Un héritage émerge peu à peu. D’abord en négatif lorsqu’on voit la trace laissée par le passage d’Attila puis des Mongols (qui battirent les Hongrois et auraient pu conquérir l’Europe) dans l’histoire occidentale. Les Russes seront d’ailleurs souvent accusés, après avoir vaincu le joug mongol et démantelé le dernier khanat, d’avoir hérité de leurs anciens maîtres. Mais l’histoire est complexe : Samarcande témoigne de l’intérêt pour les arts de Tamerlan (un des plus sanguinaires conquérants de l’histoire du monde) et de ses successeurs.

Avec Les Conquérants de la steppe d’Arnaud Blin, le lecteur prend connaissance d’une histoire peu enseignée.  

Sylvain Bonnet

Arnaud Blin, Les Conquérants de la steppe, Passés composés, septembre 2021, 370 pages, 24 eur

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