Parasites, l’angoissante montée des petites bêtes

C’est l’appartement de leurs rêves, dans le meilleur quartier. Un peu au-dessus de leurs moyens, mais comment passer à côté ! Ainsi Susan et Alex s’installent-ils dans Brooklyn Heights ! C’est une petite folie ! Et c’est d’ailleurs ce qui va commencer à naître dans l’esprit de Susan… comme si elle était en proie à des parasites ! Et l’excellent thriller de Ben H. Winters va grignoter le lecteur petit à petit…

un petit paradis

Tout aurait pu être parfait. Le couple était heureux, leur enfant un vrai petit trésor. Lui est photographe, et sa petite entreprise fonctionne bien. Elle a abandonné son emploi pour se consacrer à la peinture. D’autant que le nouvel appartement a une pièce parfaite pour cela. Les temps vont être un peu durs, mais comment résister à ce petit paradis ? Même la propriétaire, qui habite au rez-de-chaussée, est une charmante vieille dame aux petits soins. Alors quel est le problème ?

Susan ressent comme une présence, sournoise, mais insistante. Elle a vu une femme se jeter du toit, et elle sait que le quartier est attaqué par des termites, une sorte particulière, qui aurait une incidence psychique. Mais rien n’est avéré, et toutes les investigations s’avèrent nulles. C’est dans sa tête que tout se passe…

punaises !

Cependant quelque chose se dégrade au fil du roman. Bien sûr dans sa tête, mais au-delà. Et c’est distillé par Ben H. Winters avec assez de savoir-faire pour que le lecteur ne comprenne pas tout de suite. Jusqu’à ce qu’une démangeaison le prenne à son tour. Et qu’il se rende compte qu’à son tour il est envahi. Cette sensation de démangeaison est terrible et, pour le dire simplement, magique.

Si vous aimez l’ambiance du film Fenêtre sur Pacifique, où le démoniaque Michael Keaton pourrit la vie de ses propriétaires, notamment en créant une invasions de cafards, Parasites est fait pour vous. C’est un roman brillant et totalement déroutant, où le mal s’insinue comme autant de petites bêtes. Hautement déconseillé aux entomophobes !

Loïc Di Stefano

Ben H. Winters, Parasites, traduit de l’anglais (USA) par Pierre Szczeciner, Sonatine, juin 2021, 272 pages, 20 eur