Les naufragés hurleurs de Christian Carayon
L’île de Bréhat, magnifique et mystérieuse au nord de la Bretagne, est le lieu choisi par Christian Carayon pour mettre ses personnages au défi. Au défi de leur propre histoire, de leur vérité et des petits secrets qui vont peu à peu sourdre. Une famille nantie et traditionnelle qui est assaillis par la malédiction locale des Naufragés hurleurs.
La douce chaleur d’une famille de notables…
La famille Lestable vit entre Paris et l’île de Bréhat. A Paris, c’est le plus respecté et le plus prospère étude notariale, gérée en famille, le père et ses enfants. A Bréhat, c’est un manoir où a mère est restée isolée après le décès de sa mère, et où elle vit en recluse, n’ayant pour compagnie que sa plus jeune fille et le paysage sublime où étancher sa soif de sacré. Elle vit dans la foi et le chagrin.
Martial de la Boissière et Alain Monsignac sont deux amis d’enfance. La vie les a séparée mais ils restent fidèles l’un à l’autre, quoi qu’il en coûte. Et quand l’un a besoin de l’autre, il peut toujours compter sur lui. Martial en enquêteur du paranormal et Alain navigateur. Et quand Alain disparaît mystérieusement en mer, lui l’aventurier, c’est tout naturellement que Martial se lance dans une enquête qui va surtout révéler les secrets internes à la famille Lestable !
La disparition d’Alain Monsignac serait-elle liée à une affaire de coeur ou d’argent ? Un accident, une vengeance, un maléfice ?
Dans la lande brumeuse
En dehors de l’enquête policière proprement dite, menée avec talent, Les Naufragés hurleurs est surtout le roman d’un pays de mystère, de brumes et de légendes. Et le personnage très breton de la rousse sorcière vient, comme dans un conte, peupler des fantasmes les plus crus. A l’abri de son manoir, que malmène vilement une tempête d’une rare violence, les Lestable résisteront-ils à la puissance des légendes bretonnes ?
L’écriture de Christian Carayon est un petit miracle. C’est beau, c’est prenant, c’est intelligemment construit et très addictif. Les Naufragés hurleurs est un grand roman, bien au-delà du genre policier, bien au-dessus.
Christian Carayon est très certainement l’un des meilleurs raconteur d’histoires qu’il m’ai été donné de lire. Le pendant d’un Robert Goddard. Le plaisir de le lire est immense ! Son écriture qui vous emporte, ses personnages qui vivent avec vous…
Loïc Di Stefano
Christian Carayon, Les Naufragés hurleurs, Fleuve noir, février 2020, 399 pages, 10,90 eur