Voraces, la course contre les zombies
Les histoires de zombies est souvent les mêmes. Voraces de Christophe Bec au scénario et Stefano Landini au dessin ne déroge pas à la règle. Mais leur traitement va rendre leur histoire passionnante. Un virus dans un futur proche (2025…), des morts-vivants (plus malins que la moyenne, façon World war Z) et une mission : conduire un convoi sanitaire lourdement armé à travers le désert du Thar, 1350 kilomètres pour rejoindre New Delhi. Enfin une histoire de zombie qui n’est pas qu’une errance survivaliste !
Une petite mission bien tranquille
La maladie de Kuru venue de Nouvelle-Guinée est apparue, et cinq ans plus tard, quand elle a bien incubée, les survivants sont rares. New Delhi est infestée. Mais, réfugiés dans un bunker, les dirigeants appellent à l’aide. Et sous couvert d’une mission sanitaire, envoient une troupe d’élite à leur secours.
Des véhicules blindés, des soldats émérites, une longue ligne droite. A priori rien à craindre. Les liaisons satellites et les systèmes de brouillages complètent le déjà lourd arsenal. Rien à craindre, sinon des Voraces organisés et malins, qui tendent des pièges. Rien à craindre, sinon que les deux seuls points de ravitaillement ne soient pas infestés de Voraces. A peine 1200 km à parcourir en ligne droite…
Mais bien sûr rien ne va se passer comme prévu. A commencer par l’équipage pas toujours aussi attentif, ni porté par un humanisme de survivant… Cette caravane qui traverse le no man’s land, c’est un peu une la parabole du monde qui cours vers sa fin, à toute vitesse, quitte à oublier en cours de route la raison de leur départ, et à ne plus que tenter de survivre, toujours en avant.
le virus, c’est l’homme
Voraces sert aux auteurs à pointer l’incurable veulerie des hommes et à montrer que la vraie saloperie, ce n’est pas la horde des voraces, mais la petite bande de dirigeants qui envoient les leurs au massacre. L’homme est finalement, encore, moins humain que la bête…
Le dessin de Stefano Landini est très réaliste et dynamique. Il pose des personnages fragiles dans un monde immense et ne évite l’écueil du gore — même si ça dégouline quand même pas mal !
Et un dernier conseil, pour bien profiter de Voraces, priez pour les personnages, mais ne vous attachez pas trop !
Loïc Di Stefano
Christophe Bec (scénario) et Stefano Landini (dessin), Voraces, Glénat, « Flesh & Bones », 128 pages, 9,99 eur