Dans « Geoff Johns présente Flash, tome 2 », les Lascars volent la vedette à Wally West
La collection Geoff Johns présente Flash offre l’occasion de lire un des arcs les plus réussis de l’Homme le plus rapide du monde. Geoff Johns et Scott Kollins livrent ici un des meilleurs comics de super-héros. Lumineuse et passionnante, une série indispensable aux fans de Flash comme aux lecteurs de comics, qu’ils soient nouveaux ou anciens.
Le commissariat de Keystone City accueille un nouvel allié précieux : Hunter Zolomon ! Wally West alias Flash, Fred Chyre et Jared Morillo peuvent dorénavant compter sur ses talents de profiler. En effet, Murmure, un tueur en série, frappe la ville ! Et Flash ignore toujours que la prison d’Iron Heights est entre les mains d’un directeur psychopathe…
Les Lascars volent la vedette
Dans Geoff Johns présente Flash, tome 2, Geoff Johns accorde une attention toute particulière aux adversaires de Flash qu’on appelle les « Lascars ». Il prend soin de les personnaliser et de les nuancer. Captain Cold a le droit à un épisode dédié qui raconte comment son enfance. Impact, véritable centrale nucléaire humaine, est enfermé pour servir de source d’énergie. Goldface a pris la tête du syndicat local. Peek-a-Boo ne vole un rein que pour soigner un proche gravement malade. Le Fifre, ancien criminel repenti, est soupçonné d’avoir tué ses parents… Et quand Flash les arrête, ces vilains sont emprisonnés au centre pénitencier d’Iron Heights. Une prison qui occupe une place importante dans l’histoire et dirigée par un administrateur particulièrement inquiétant. Vraiment, Geoff Johns choie ses vilains, anciens comme nouveaux, pour notre plus grand plaisir.
Keystone City : au ras du bitume
Avant Flash, en 2000, Geoff Johns s’est déjà fait remarquer pour ses premiers travaux sur les séries JSA et Stars and S.T.R.I.P.E. Après un « tour de chauffe » (lire Geoff Johns présente Flash, tome 1), il va petit à petit développer la ville de Keystone City, puisant son inspiration dans les grandes villes industrielles du centre des USA. Graphiquement, il profite des dessins de Scott Kollins fourmillant de détails : certaines double-pages représentant Keystone sont magnifiques. Geoff Johns ajoute des détails qui sonnent juste comme ces policiers qui se plaignent de leur salaire ou ces ouvriers qui font grève. On suit le quotidien des inspecteurs de police de Keystone (Hunter Zolomon fait ici sa première apparition). En quelque sorte, Johns nous donne à voir la ville au ras du bitume. Il trouve ainsi un ton original à une série qui par ailleurs respecte les standards du genre super-héroïque.
Scott Kollins ou l’amour du genre
La dernière grande réussite de Geoff Johns présente Flash, tome 2, ce sont les dessins de Scott Kollins. L’artiste a un style immédiatement reconnaissable. Il utilise très peu d’ombres ce qui rend ses planches particulièrement lumineuses et colorés. Jamais Scott Kollins ne cherche à atténuer les costumes loufoques et chamarrés des personnages. Parfois il amplifie même un élément précis pour souligner un détail : les grosses semelles de Flash, les lunettes de Captain Cold… Son travail est très premier degré, quasi naïf et il en ressort une impression d’un amour sincère pour le genre super-héroïque. Un ton qui colle parfaitement aux intrigues de Geoff Johns sur ce run.
Stéphane Le Troëdec
Geoff Johns (scénario), Scott Kollins, Ethan Van Sciver (dessin), Geoff Johns présente Flash, tome 2 – En cage, traduit de l’anglais par Jérémy Manesse et Maxime Le Dain, Urban Comics, « DC Signatures », février 2018, 336 pages, 28 euros