« Deux sœurs » de David Foenkinos
David Foenkinos n’a pas pris de gants, ni de pincettes, pour décrire avec âpreté la vie de famille en 2019. Le titre de son dernier roman, Deux sœurs, indique déjà clairement ce qui va rapprocher, et opposer en même temps, deux jeunes femmes d’aujourd’hui. Elles semblent s’aimer assez pour s’aider, mais pas tout à fait quand même… Résultat, le livre commence par un drame, et se termine dans le sang !
L’histoire est celle de Mathilde, plaquée par son compagnon, Etienne. Elle l’adore, mais lui en préfère une autre. D’où une dépression très grave. Agathe, la sœur de Mathilde, vient à son secours, et l’invite à venir vivre chez elle, avec son mari et sa fille. Pour l’aider à surmonter sa tristesse, et sa solitude. Mais à quatre, dans un petit appartement, la vie n’est pas simple, d’autant que Mathilde ne travaille plus, et qu’il ne faut pas compter sur elle pour égayer l’atmosphère …
A partir de là, les tensions s’accumulent, à coups de non-dits, mais aussi de fâcheries tenaces. Le livre bascule dans un mélo larmoyant, assez ennuyeux, et dans le récit de petites choses très quotidiennes, souvent douloureuses, de journées noires, et de nuits blanches.
Dans ces pages, on ne reconnait pas le brio habituel de Foenkinos, celui du Mystère Henri Pick, incarné par Lucchini au cinéma, ou celui de Charlotte, couvert de prix littéraires. Il faut attendre les toutes dernières pages pour qu’un dénouement inattendu — encore que — apporte un peu plus d’intérêt à ce livre. Lequel se lit sans effort particulier, mais avec une pointe de déception.
Didier Ters
David Foenkinos, Deux sœurs, Gallimard, février 2019, 170 pages, 17 eur