Eileen Gray, une maison sous le soleil


De l’ombre à la lumière

Charlotte Malterre-Barthes et Zosia Dzierzawska rendent hommage à une grande designer et architecte du XXe siècle dont l’art a souvent été occulté par des stars de l’époque. dans Une maison sous le soleil, Eileen Gray est racontée, en tout cas une partie de sa vie, passionnée et passionnante au travers d’une maison symbole de sa vie et de son engagement pour l’art.

La maison et son mobilier doivent donc pouvoir s’adapter. C’est tout le concept du camping, une approche cohérente, coordonnée et non-genrée de l’espace.

Eileen Gray enfin sous les projecteurs

Née en Irlande, elle se formera au design à Londres et y apprend notamment les secrets de la laque. Elle débutera sa vie professionnelle à Paris en créant un magasin d’ameublement qu’elle nommera d’un pseudo masculin Jean Désert. Prémices d’une vie cachée derrière les grands noms du design. Elle s’inscrira dans le mouvement moderne et le courant puriste du design français et pourra côtoyer le petit monde parisien de l’architecture.

Sa liaison avec Jean Badovici avec lequel elle développera sa confiance en elle et surtout un projet qui fera date : la construction de la villa E-1027 dans le sud de la France.

E pour Eileen, 10 pour Jean la 10e lettre de l’alphabet, 2 pour Bado et 7 pour Gray. Que de symboles pour un projet commun, une maison achevée en 1929. 

Nous suivons la vie d’Eileen de son enfance jusqu’aux difficultés du couple. En effet Bado laisse le célèbre Le Corbusier y peindre des fresques et ainsi détériorer leur création et leur relation.

Tu n’es donc pas d’accord avec l’idée de Le Corbusier, selon laquelle l’architecture repose seulement sur la forme et pas sur les matériaux ?

de la modernité du design

Nous vivons, grâce à ce roman graphique, l’épopée d’une femme et d’une époque où le design était une révolution car il cassait de nombreux codes du classicisme. Mais aussi la difficulté des femmes à exister dans un monde encore misogyne et ce malgré les efforts de Badovici pour la mettre en avant.

Le dessin limpide comme un croquis d’architecte apporte de la poésie à la lecture sous une tonalité de couleurs douces très éloignée de la couverture.

Vous trouverez au dos de la couverture un clin d’œil de dessins qui représentent des œuvres d’Eileen Gray dont certains meubles sont passés à la postérité dans tous les livres de design.

Xavier de la Verrie

Charlotte Malterre-Barthes (scénario), Zosia Dzierzawska (dessin), Eileen Gray, Dargaud, juin 2020, 152 pages, 31,90 eur

Pour une rapide biographie d’Eileen Gray :

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