Sois gentil tue-le de Pascal Thiriet

Sois gentil Pascal refais nous un roman

Réduisant l’art à l’essentiel, Sois gentil tue-le est fait du caractère bien trempé des loups solitaires qui n’ont de temps à perdre en palabres inutiles. Pascal Thiriet va à l’essentiel et vous dévorerez ou vous délecterez de son roman comme un goéland avale une crevette croustillante et moelleuse à cœur mais avec un petit verre de vin blanc (NB : l’abus d’alcool est dangereux pour la santé).

Une fois Véra m’avait appelé pour que je ramène Murène évanouie d’alcool à la maison. Le lendemain on aurait dû sortir mais j’ai attendu qu’elle se réveille. Je ne savais plus si je voulais qu’elle reste. 

fils d’un marin perdu en mer

L’histoire n’est pas si simple. Elle ne l’est jamais quand on a affaire à l’océan et quand on habite sur une île. Que ce soit l’extase du large ou la satisfaction d’une belle prise, mais c’est plus souvent les problèmes de moteurs, les prises insuffisantes ou la grosse mer.

Notre héros s’appelle Pascal. Fils de marin perdu en mer, il n’hérite que de sa montre refoulée par la mer, son père accroché.

Le nom de son bateau de pêche, Le mort à crédit, un nom suggéré par l’une de ses femmes. Il n’a pas eu une femme dans chaque port, elles viennent par la navette et repartent au bout de quelques temps, lassées ou délaissées. Malgré tout Pascal surnommé Gogol s’attache à ses femmes, il n’en a d’ailleurs pas eu beaucoup. Il est prêt à tout pour elles, même à tuer.

Et puis quand le banquier vient lui remonter les bretelles, il saute sur une occase rêvée pour se refaire une santé, embarquer sur un hauturier pendant plusieurs semaines et revenir avec le pactole. Sauf que le programme du retour n’était pas prévu, des choix sont à faire celui-ci comme les autres, seul à prendre ses décisions et à les assumer.

Un réel plaisir de lecture

150 pages c’est court, mais tout y est et de façon jubilatoire. Pascal Thiriet a fait 1000 métiers, 1000 conneries peut-on lire, quatre romans, pour le moment. On attend de pied ferme le prochain. Il aura surement un ton direct, sans ambages, nerveux comme l’est Sois gentil tue-le

Sous couvert d’une histoire noire, d’une vie de naufragé ballotée par les ressacs, il met en lumière un fait d’hiver devenu commun dans l’actualité des JT (excepté en période de Covid-19…) : l’exode des migrants mais surtout les passeurs qui en profitent.

Sois gentil tue-le est un roman noir composé de belles histoires d’amour et d’amitié, parsemé de tragédies. Quant au personnage principal, il ne s’apitoie jamais sur lui-même et avance, peu importe le vent de face.

Xavier de La Verrie

Pascal Thiriet, Sois gentil tue-le, Jigal Polar, février 2020, 151 pages, 17 eur


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