No direction, road trip sanglant à souhait d’Emmanuel Moynot


Nous retrouvons Emmanuel Moynot dans son environnement de prédilection, le polar. Cette fois-ci pour No direction il est aux manettes également comme scénariste. Il met de côté Nestor Burma et ses terroirs franchouillards pour une aventure américaine  en grand écran. Une direction avec un but unique : une virée violente.

Quoi ça te fait rien à toi ? C’est l’Amérique qu’on a là sous les pieds ! On s’en branle de l’Amérique »

Tenez les bien en main, ça va chatouiller !

Tout commence avec Jeb, un jeune homme qui a tellement en horreur les hommes qui ont des penchants pour les jeunes garçons qu’il les assassine de sang-froid. Il a fait tous les petits boulots et a conçu de ses mains l’arme qui lui sert à signer, d’un couteau tranchant, ses meurtres en déchirant le thorax et surtout en coupant les parties génitales. Je vous avais dit que ça allait faire mal !

Il trace la route avec sa petite amie Bess, serveuse rencontrée dans un troquet, où les relations avec la tenancière à dégénérée, tout le monde se fait descendre, aidé de Bess qui dégaine le fusil du comptoir.

Désœuvrée elle part sur la route avec lui et vont s’enchainer les vols, meurtres et autres vengeances.

Seront-ils rattrapés par l’agent spécial Thomson du FBI sur la trace du serial castrateur depuis deux ans ?

Parallèlement, un détraqué d’un autre genre, Bo Edmunds, s’échappe de l’hôpital. Quelque peu handicapé, il cherche à se venger de ses blessures en partant sur la route lui aussi.

Il est probable que ces deux névrosés se croisent…

Tempéraments névrosés pour addict de thrillers

Nous sommes vite entrainés dans ce tourbillon d’homicides, qu’ils soient faits à tort ou à raisons. Ce sont les instincts les plus primaires qui resurgissent et guident les gestes de ces trois protagonistes sans qu’ils aient réellement conscience de leurs actes. On dévore ce thriller graphique au rythme du sang noir qui coule, car à part les couvertures colorées qui encadrent la vingtaine de chapitres, le noir et le gris sont les couleurs fortes de ce roman.

Les rebondissements vivent au rythme des cases qui défilent et nous font craindre une issue encore plus noire.

Un beau spectacle qui dépeint une Amérique poisseuse et pleine de vices en tout cas bien loin de l’image puritaine qu’elle aime laisser transparaitre.

Xavier de la Verrie

Emmanuel Moynot (scénario & dessin), No direction, Sarbacane, octobre 2019, 160 pages, 24 eur

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