Touiller le miso, le Japon au quotidien avec Florent Chavouet

Florent Chavouet ne déroge pas à sa règle habituelle, ne pas faire comme tout le monde. Touiller le miso en est à nouveau un superbe exemple. Il reprend ses crayons, son humour potache et délicieux pour nous faire vivre une nouvelle aventure dessinée dans le Japon qu’il affectionne tant.

« Si j’étais poisson, je souhaiterais finir en pareil bijou »

Florent Chavouet nous conte cette fois-ci une nouvelle escapade au Japon. Pas le Japon moderne et démesuré, excentrique, mais le plus commun et le plus simple : la vie d’un japonais qui passe un moment de sa journée à siroter un saké. Elle pourrait s’apparenter à celle d’un français passé sur un zinc au troquet du coin comme de n’importe quel village.

Le point de départ est une invitation reçue pour découvrir les Kaku Uchi ? Ce sont de modestes échoppes japonaises où l’on consomme entre autres du saké. C’est l’entrée en matière de ce voyage et de cet ouvrage. Il y mélange sur toutes les pages de droite des haïkus de ces précédents voyages. Se trouvent à gauche les dessins de ses déambulations. Il aime montrer les gens, les paysages, les objets même les plus futiles comme une déclinaison de coquillages multicolores. En tout cas c’est ce qu’il voit, ceux qu’il croise, avec les inévitables plans de situations de ses pérégrinations.

Je me régale toujours de chaque nouveau « Chavouet » et ils sont trop rares à mon goût.

Appréciez cette dégustation d’humour dessiné

Que ce soit pour son dessin ou les couleurs, on appréciera un magnifique et chaleureux réalisme qui fait sa pâte. Il importe peu du sens de lecture employé, vous pouvez finalement ouvrir au hasard des pages et rester émerveillés par cette poésie visuelle et énigmatique. Ses armes favorites sont les crayons de couleur et autres pastels qui rendent plus concrets et palpables les ambiances. Son talent de la mise en lumière me surprend toujours, que ce soit de subtils détails dans la pénombre ou encore des reflets. Pour parfaire ces compliments, je conclurais en précisant que l’on se délecte de l’humour qu’il déploie tout au long du livre. Qu’il soit ironique ou cynique, il n’est jamais mal placé. Tout en nuance, il complète ses dessins avec subtilité.

Les Editions Philippe Picquier, spécialisées dans les littératures d’Asie, sont le sponsor officiel de Florent Chavouet depuis de nombreuses années et quatre romans graphiques. Sa précédente création, Petites coupures à Shioguni, a été très remarquée et a obtenu le Prix du polar SNCF au festival d’Angoulême en 2015.

Je lève mon verre de saké pour couronner le succès de Chavouet !

Xavier de La Verrie

Florent Chavouet, Touiller le miso, Editions Philippe Picquier, octobre 2020, 192 pages, 20 eur

Bonus : vous trouverez la signification pleine d’humour du titre de ce livre sur son blog.

Bonus 2 : lire un extrait.

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