Oxymort de Franck Bouysse, perte de temps

La vague du succès

Connu aujourd’hui comme l’auteur de Né d’aucune femme (La Manufacture des livres, 2019) qui a remporté un grand succès et obtenu le prix des libraires, Franck Bouysse est désormais à la mode. Pour profiter du contexte favorable, on réédite donc ses romans parus précédemment, comme cet Oxymort, publié originellement en 2014. Pas forcément pour le meilleur comme on va le voir…  

Prisonnier…

C’était tout de même pas si difficile que ça de mourir. Quelque chose qu’il fallait faire un jour ou l’autre. Ça ne devait pas faire bien mal, vingt centimètres de lame froide dans le ventre. Il ne s’était pas foutu de la gueule du type. Du premier choix, cette lame. Acheté à un armurier de la rue de la Cité aux airs de Robert Mitchum. 

Un homme se réveille dans l’obscurité. Enchaîné. Il ne sait pas pourquoi il en est là. Son esprit erre entre quatre murs. Il se souvient d’une femme, Lily…  

Faut-il tout rééditer ?

À la lecture d’Oxymort (jeu de mot autour d’un oxymore, ah ah ah), un constat clair : la confusion. En fait, on ne comprend pas exactement ce que l’auteur veut faire. Après un début intriguant et plutôt réussi, nous partons à la découverte de la vie de cet homme à travers une série de chapitres-flashbacks… sauf que l’action ne démarre à aucun moment. L’histoire s’enlise. L’auteur en profite alors pour lancer une intrigue secondaire qui achève le lecteur qui court, après avoir terminé le livre, se servir un whisky sans glace (à la santé de Mitchum, ce grand amateur du divin nectar).

Confus et surtout raté, Oxymort ne laisse pas deviner le talent, réel, de l’auteur de Né d’aucune femme. Alors oublions-le et laissons à Franck Bouysse toutes ses chances pour la suite.  

Sylvain Bonnet

Franck Bouysse, Oxymort, J’ai lu, mars 2020, 224 pages, 7,20 eur

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