Game of thrones, de l’Histoire à la série

Justes et réprouvés 

La deuxième partie, dévoile les racines même des deux axes principaux du sérial : les groupes vs les figures ; comme un jeu de tarot revu par un Jodorowski médiéviste. 

D’abord les confréries, les groupes. Fédérés ou ennemis, ils s’agrègent et se désagrègent tout au long des tomaisons du grand’oeuvre Martinien. L’item de la garde de nuit en est l’acmé central, avec ses liens vers les groupes armés célèbres tels les ordres guerriers et la légion étrangère ( ! ).

Cependant les Dothrakis et leur culture passionneront aussi, par ses développements riches sur les motifs asiatiques des peuples nomades (Huns/ Hiong Nou, Mongols) qui ont parcourus l’Histoire en ravageant et en fédérant tout autant les mondes chinois, indiens et européens.

La Fraternité sans bannière & ses groupes de Robins encapuchonnés (Hood pas Wood), les hommes de pierre & les pestilences des lépreux, les marcheurs blancs & les undeads zombifiés  puis mythifiés, les corbeaux messagers & augures,  les piratesques Fers-nés & la saga Viking,  les Sans-visages & les sectataires assassins d’Alamut ne sont pas oubliés non plus. Les anciens comme les nouveaux dieux soient loués !

 

Khal Drogo, le puissant chef Dothraki

 

A l’inverse, les clercs, savants copistes à la source des mestres eux sont injustement délaissés. Dommage ! Il y avait matière au vu de l’importance d’un Samwel Tarly ! 

Plus fouillé encore est le focus, nécessaire pour nos latitudes latines, sur la guerre anglo-anglaise des Deux Roses, structure de la guerre des cinq rois. S’y détaillent les traditions judiciaires  :

  • les ordalies dans le procès de Tyrion Lannister ; les tournois et la chevalerie avec bannière ;
  • l’héraldique des maisonnées ou en rupture de ban et la guerre de succession bien sûr.

 

Samwell Tarly, le couard fidèle, figure de la sagesse, de la culture et du pouvoir de la connaissance.

 

Deux réussites notables :

  • l’art du siège via la bataille de la Néra, avec son immersion dans le monde byzantin si délaissé dans nos corpus occidentaux-centrés (le feu grégeois en arme absolue ) ;
  • les révoltes d’esclaves à la source des batailles citoyennes (habitants libres des cités) entamées par la christique Daenerys des dragons en baie des serfs. Yunkai, Meereen, Volantis et Astapor villes marchandes, axe du mal de la mercantile servilité et de l’exploitation. Spartacus en figure totémique, relais superbement judicieux sur l’hybris qui porte le peuple asservi vers une révolution que Daenerys transportera au-delà des eaux pour tenter d’en faire plus qu’une simple révolte de palais. 

Pour terminer cette profuse deuxième partie (la plus réussie sans doute aucun), passons aux morceaux de choix :

  • les noces sanglantes ; la marche de la honte de Cersei  ; l’assassinat de John Snow.

Ces Moments clés régaleront les fan(atiques) !  Ils sont des marqueurs évidents du storytelling faussement balkanisé de G.R. Martin.

Mort de César, tondues des deux guerres mondiales, massacre des Ommeyades et guerre de succession d’Ecosse sous Jacques 1er en sont les figures tutélaires.

 

Ned Stark, la figure tutélaire du roi paladin

 

Ceux que l’on aime ou que l’on aime détester 

In fine, sans divulgâcher, cette dernière partie permet de révéler les arcanes majeurs du jeu GOTien.

Cédric Delaunay y fait preuve de malice, en oscillant entre personnages détestables et héros naïfs ou ambigus.

  • la chevalerie errante et parfaite d’une étonnante Brienne de Torth(urée) entre Jeanne d’Arc et Guillaume Le Maréchal ;
  • la prêtresse du feu Mélisandre, Raspoutinienne élue aux complots au goût de cendres ;
  • les machiavéliques éminences grises Varys & son réseau de petits oiseaux et Littlefinger roi de la licence to kill et  Fouché/Talleyrand en modèles girouette empire/royaume, au gré du vent qui tourne ;
  • l’un des atouts majeurs de la série : Tyrion Lannister. Passionnante  digression sur la place des nains dans l’Histoire, les quelques cas rares de personnages politiques d’envergures de petite taille (étonnant oubli de Napoléon ! Hum.) ;
  • Le flippant Grand Moineau en fanatique religieux parfait ; les princes débile (Robin Arryn) ou mignon  (Renly Baratheon) ; Khal Drogo en Khan conanesque attachant (?).

Comme moi, vous frissonnerez VRAIMENT devant l’association suivante, légitime mais si porteuse de sens (le dégoût, l’horreur) :

  • les abominables Joffrey  Baratheon et Ramsay Bolton. Net avantage, selon moi, pour la bannière du supplicié de Ramsay. Psychopathe cauchemardesque, aux chiens élevés sur le mode preferiti  au détriment de l’humain, rabaissé au rang de bête (Theon Greyjoy alias « schlingue » !).

Daenerys Targaryen, aka Princesse Khaleesi, Mère des Dragons, Reine de Meeren, Daenerys du Typhon, l’Imbrûlée, Mhysa, Briseuse de chaînes…

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