Green Man, thriller écologiste
Green man serait-il un thriller écolo ? Espérons en tout cas que personne ne prenne exemple sur ce petit homme vert qui glace le sang des américains mais qui donne surtout des sueurs froides aux agents du FBI ! David Klass nous donne ici son premier thriller et, même s’il est coutumier des sujets environnementaux, il nous pousse à nous interroger en nous prenant directement à partie.
La cellule de crise ne connaissait ni jour ni nuit. Dwight se frotter les yeux pour tenter de rassembler ses esprits. Jamais il n’avait vu un hangar de ce genre, une telle surface remplie d’écran, de gadgets technologiques, d’experts et d’enquêteurs parmi les meilleurs de tous les pays…
Mi-ange, mi-démon
Les États-Unis d’Amérique sont frappés par des attentats retentissants. Un homme, ou une organisation, s’en prend à des installations jugées dangereuses pour l’environnement par une partie de l’opinion. Le FBI lui court après mais le grand public est partagé : faut-il le dénoncer ou le soutenir ? La presse le surnomme « Green Man », tel un sauveur de la Terre qui, sans le vouloir, tue des civils innocents dans des actes terroristes toujours prodigieux. L’agent Tom Smith, nouvelle recrue du FBI qui partage les convictions écologiques de Green Man, va tenter de partir sur ses traces mais il aura plutôt besoin d’un sixième sens vu la maigreur des indices laissés sur les lieux des drames. Car il ne reste aucune trace et, malgré toute la technologie disponible, « Green Man » se révèle être un véritable fantôme.
Effectivement, « Green Man » alias Paul Sayers, a pris soin d’effacer toutes les traces de son passé et sa nouvelle vie n’inspire aucun soupçon. Son but ultime est de consacrer son temps, son énergie et son génie à élaborer les plans de ses attentats sous tous les aspects : il ne laisse aucune marque, même fécale, de son passage dans un lieu. Tous les risques même les plus infimes sont calculés et anticipés. Mais par moment la chance peut tourner et un infime grain de sable qui peut entrainer un soupçon d’empreinte. « Green Man » avance vers son ultime objectif, le plus marquant, pour ensuite disparaitre : il aura ainsi accompli sa destinée.
Un éveilleur de conscience ?
L’auteur tape fort et guide nos pas vers nos propres zones d’ombres. Devons-nous cautionner de tels actes aussi légitimes soient les fondements. S’il en était besoin, il nous avertit de l’urgence climatique et peut-être du prochain stade d’action des défenseurs de l’environnement, car nous ne nous doutons pas que les actions d’organismes tels Greenpeace ou Sea Shepherd, encore pacifiques à ce jour, puissent prochainement passer à un autre niveau. Attention, retenez votre respiration, car le récit de David Klass est diablement efficace. Avec des séquences très rythmées où, dès le premier chapitre, nous sommes entrainés dans la lecture jusqu’à épuisement des pages. Klass nous conduit à prendre position et notamment à approuver les actes commis car ils nous paraissent légitimes, répréhensibles certes mais nécessaires : telle est la prise de conscience que vous risquez fort de ressentir. Glaçant.
David Klass est un auteur à retenir (1).
Xavier de La Verrie
David Klass, Green Man, Les Arènes, Equinox septembre 2021, 448 pages, 20 eur
(1) Vous pourrez d’ailleurs lire sa trilogie du gardien publié chez Intervista (éditeur initié par Luc Besson qui a fermé ses portes en 2011) où il s’intéressait déjà à ces thèmes.