5 est le numéro parfait

5 est le nombre parfait, quand le cinéma fait revivre la BD vraiment parfaite

C’est à l’occasion de la sortie en 2019 du film 5 est le numéro parfait, scénario et titre emprunté à la BD éponyme sortie en 2002, que Casterman ressort son roman graphique. Une édition reliftée, témoignage d’une grande BD issu du roman noir italien.

Igor Tuveri, auteur italien, utilise le nom d’emprunt d’Igort pour signer ses créations. Un peu à l’image des mafieux dont il dépeint les travers dans cet album.

C’est avec cette main que tu as tué mon fils Nino. Et ça c’est la balle qui aurait dû te tuer. Prends-la et tire-toi !

Un nouveau contrat qui signe son arrêt de mort

Peppino lo Cicero est un ancien tueur de la mafia aujourd’hui à la retraite. Sa femme morte, il ne lui reste que son fils unique qui a pris sa relève et fait la fierté de son père. Peppi lui offre en cadeau d’anniversaire, un King cobra, en jargon accessible c’est un colt .357 magnum. Son fils n’en revient pas de ce cadeau et part dans la foulée l’employer pour son nouveau contrat.

Malheureusement c’est un traquenard dont il ne ressort pas vivant qui l’attendait. Peppi est accablé de chagrin. C’était un père aimant dont il ne restait que ce témoignage sur terre de sa vie passée faite de crimes.

Peppi remet sa veste de porte flingue mais cette fois ce n’est pas pour un contrat mais pour se venger. Il ne part pas seul, même à la retraite, il peut compter sur son vieux comparse Toto le boucher. C’est une guerre. Il n’a rien à perdre et c’est ce qui fait sa force pour affronter le clan Lava, notamment Don Guarino et d’autres qui se mettront sur sa route. Et même si sa tête est mise à prix, le vieux mafieux a encore de la ressource et de nombreux contacts pour l’aider.

On ne peut qu’imaginer la fin terrible qui attend le vengeur au grand jour, mais même la fin est inattendue, mais nous ne gâcherons pas votre plaisir !

Un hommage à Ferdinand Léger

Ce roman graphique est une pure beauté, d’une part c’est une ode à la beauté des sentiments et à des valeurs humaines telle que la fidélité, bien insoupçonnés pour des truands de la sorte.

Nous naviguons dans les années 70, la Camorra est intraitable et nous ressentons bien la lourdeur des scènes, des rencontres où les mots sont parfois inutiles. Le regard en dit long et surtout les armes sont là pour parler d’elles-mêmes. 

Les dessins sont sublimes avec des styles qui se complètent et se répondent tantôt avec des lignes simples et pures comme le tracé d’une balle de Smith & Wesson ou alors hachurées pour montrer le mouvement ou l’inquiétude de la situation. Le travail sur les ombres, les reflets et les faux-semblants sont dans certains cas magistraux.

Deux couleurs se font face. Un très beau bleu gris et un noir et dans certains cas l’absence de contours pour sublimer le dessin.

On retrouve des traitements graphiques très proches de Ferdinand Léger et sur certains dessins des inspirations cubiques.

Vous trouverez sur cette nouvelle édition cartonnée des croquis et scènes du film.

Courrez chez votre libraire et au cinéma !

Xavier de la Verrie

Igort (scénario & dessin &), 5 est le numéro parfait, Casterman, octobre 2019, 176 pages, 22 eur

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