Ghost Kid, le western de Tiburce Oger

Tel un vieux loup solitaire au-devant d’ennemis et d’emmerdes, Ghost Kid nous entraine dans son voyage entre far-est et far-ouest. Tiburce Oger est dans son élément pour retranscrire ces longues chevauchées, ces longues attentes, ces dangers omniprésents. A vous l’ouest sauvage !

A la recherche du temps perdu

Alors voilà, Mosquito le fantôme, écoute bien. Un homme qui n’a pas de montre dans ce monde est un homme libre. Mais un homme qui sait lire l’heure est encore plus libre !

C’est une époque résolue, Ambrosius un des derniers cow-boy a, comme son métier l’indique, se charge de garder et protéger des troupeaux de bétails. Au fin fond du far west, solitaire comme il l’a toujours été, il subsiste. Un passage épisodique au ranch pour récupérer son solde et le dépenser au bar résume sa vie. Jusqu’au jour où une lettre arrive de sa femme qu’il a furtivement connu lui annonce qu’il est père d’une fille de vingt ans. 

Elle lui demande de partir à sa recherche, partie avec son fiancé au Mexique d’où ils ne donnent plus signe de vie.

Harnaché sur son cheval, avec comme unique compagnon son fidèle fusil, il part. Fine gâchette, il aura besoin de ce talent pour affronter la solitude mais surtout les divers risques de cette époque, les animaux et la sauvagerie des hommes.

Sur son chemin, un indien, qui comme un étrange fantôme, le suit, le protège et dont il prendra soin comme de sa propre ombre. 

Le chemin sera long, des mois de persévérance, de combat pour une issue et un saut dans l’inconnu bien aléatoire.

Ce n’est pas un western de plus

Tiburce Oger nous raconte deux histoires en une, qui paraisse presque authentiques. Celle d’un homme et celle d’une époque. La première, touchante, d’un homme qui sort de sa solitude, de sa vie désespérément égoïste pour trouver sa fille. C’est un combat pour lui, de s’extraire de son misérable confort, de sa passivité devant une vie faite d’isolement et de menus plaisirs de la chère. Dans la seconde, l’auteur veut témoigner de la fin d’une époque. Les grandes chevauchées est bientôt une histoire révolue. Le chemin de fer s’installe et remplace inexorablement les cow-boys, qui seront bientôt relayés de la postérité d’hommes vaillants à celui de simples surveillants.

Le dessin est agréable, les cases traditionnelles font face à de grandes fresques en pleine page pour bien révéler les grands paysages ou mettre en scène des moments de solitudes.

En revanche la mise en couleur n’est pas toujours réussie, comme pour les ciels qui paraissent fantomatiques. Des couleurs légèrement agressives dans les tons de bleus et de ocres.

Un ouvrage tout de même réservé aux adeptes du genre.

Xavier de la Verrie

Tiburce Oger, Ghost Kid, Grand Angle, août 2020, 80 pages, 18,90 eur

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