Hawkmoon 3, le dieu fou : adapter Moorcock

Parallèlement au travail sur Elric entrepris par Julien Blondel, le scénariste Jérôme Le Gris travaille aux aventures d’un autre personnage de Michaël Moorcock, Dorian Hawkmoon, associé au dessinateur Benoit Dellac (Nottingham, Pendragon). Le résultat est étonnant.

Si vous avez raté les épisodes précédents…

Ancien duc de Köln, Dorian Hawkmoon a été capturé par les soldats granbretons. On lui a ensuite implanté un joyau noir sur le front, afin de voir tout ce qu’il voyait et d’en faire le parfait espion… Puis il a été envoyé espionner le comte Airain, souverain de la Kamarg, contrée de France visée par l’empire Granbreton. Mais Hawkmoon, aidé par Yisselda, la fille du comte, s’est révolté contre ses maîtres et a aidé le comte Airain à repousser l’offensive menée par le comte Meliadus. Seul problème, son joyau, à terme, peut le tuer. Il décide de se rendre en Perse pour trouver le mage Malagigi, seul homme pouvant le délivrer de sa malédiction…

Une quête inutile et un dieu malade

Hawkmoon se sert d’un flamant mutant et vole à travers l’Europe dévasté par les troupes granbretonnes. Son flamant est abattu quelque part au-dessus de la Magyarie par un certain Oladahn, fils d’un homme et d’une naine. Après avoir mangé le flamant mort, Oladahn guide Hawkmoon afin de trouver des chevaux. Dans un village dévasté, Hawkmoon découvre un pendantif appartenant à Yisselda, enlevée par les troupes du dieu fou. Oladahn et Hawkmoo trouvent des cheveux… et des troupes granbretonnes dans les ruines d’une cité issu d’une autre dimension. Là, le guerrier d’or et de jais, que voit Hawkmoon dans ses rêves, apparaît et demande leur aide afin de récupérer l’Héliogône, un artefact qui ne doit absolument pas tomber dans les mains des granbretons.

Hawkmoon réussit sa mission. Mais il lui reste à retrouver Yisselda, asservie par le dieu fou… Quant à Méliadus, il n’est pas loin.

Un résultat intéressant

Cette adaptation d’Hawkmoon intéresse le vieux lecteur et admirateur de Moorcock. Le duo Le Gris / Dellac reprend ici la trame du roman Le dieu fou, qu’il faudra conclure d’ailleurs dans le tome 4. Le résultat est de qualité, les deux auteurs ont plaisir visiblement à mettre en image les histoires du vieil anglais (rappelons-nous que Moorcock écrivait Hawkmoon pour financer la revue New Worlds qui publiait des auteurs comme Ballard ou Spinrad). Sans avoir le brio de l’équipe présidant à la série Elric, on prend du plaisir à lire cette adaptation. Et vous en prendrez aussi.

Sylvain Bonnet

Jérôme Le Gris & Benoît Dellac & Luca Bulgheroni, Hawkmoon 3 : le dieu fou, Glénat, mai 2024, 56 pages, 14,95 euros

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