La ballade du soldat Odawaa par Rossi & Apikian

La Ballade du soldat Odawaa est un western sanglant au coeur de la Première guerre mondiale. Et pour héros nous avons affaire à un authentique dur à cuire. Cédric Apikian, au scénario, fait resurgir des faits réels enterrés depuis 100 ans. Le rôle des Amérindiens pendant la Première Guerre Mondiale est largement méconnu. Alors mettez votre casque et suivez-nous dans les tranchées.

A l’avenir théâtralisez votre entrée, ayez un peu de compassion pour vos victimes. Laissez-leur croire que les nuées de l’apocalypse viennent les cueillir !

La Guerre, les monstres, les hommes

Février 1915. Français et allemands se livrent des combats acharnés. Mais selon les règles de la guerre. Cependant quelques soldats allemands solitaires rivalisent de cruauté. Ils pillent maisons et églises, violent les femmes et laissent place nette derrière eux. Pour le Colonel français Desjoyaux, il n’est plus acceptable que de tels agissements perdurent. Ces hommes doivent être arrêtés ou du moins réduits à néants. Il reçoit le Capitaine Ernest Keating du premier bataillon d’Infanterie, pour lui parler d’un de ses soldats. Il a eu échos des faits d’armes d’un ahurissant et fameux canadien, qu’il lui demande de mettre à sa disposition.

Ce soldat dont le matricule est Tomahawk est déjà précédé par sa réputation. Il sème déjà la panique dans les lignes allemandes en décimant chaque objectif qu’on lui assigne. Et sa manière est sanguinaire. C’est un loup solitaire. Il se cache dans les bois, attaque puis disparait avec les scalpes et les identités de ses cibles.

Chose étrange, il a déjà tué le Commandant Heinrich Von Schaffner ! Il doit repartir sur ses traces pour le tuer à nouveau ou l’imposteur qui utilise son nom.

Tous les moyens doivent être déployés pour stopper les exactions des allemands.

Du cinéma au 9e art

Cédric Apikian est avant tout un homme du cinéma. Le scénario conçu initialement pour être tourné se retrouve sur les planches et c’est une belle réussite. Sa première adaptation en BD nous renvoie vers la Grande Guerre. 

De nombreuses bd existent déjà sur la Grande Guerre. Sous l’angle humoristique comme Le Roi cassé de Nicolas Dumontheuil (Casterman). Sous l’angle policier avec Notre mère la guerre de Maël & Kris (Futuropolis). Ou encore à contre-courant comme Mauvais genre de Chloé Cruchaudet (Delcourt).

La Ballade du soldat Odawaa nous montre les côtés sales de la guerre. L’honneur n’est plus. Ne reste que la loi du plus fort.

Christian Rossi nous éblouit de son talent de dessinateur, lui qui égrène une BD annuellement depuis les années 80. A chaque fois des styles et scénarios hétéroclites. Toujours avec talent. Dès les premières blanches le ton est donné : l’ambiance est sombre ! Christian Rossi ne laisse rien au hasard et met l’accent sur l’efficacité diabolique de ce soldat particulier. Cet indien ne laisse que peu de traces derrière lui à part des cadavres. Et l’admiration du lecteur.

Xavier de la Verrie

Cédric Apikian (scénario), Christian Rossi (dessin), La Ballade du soldat Odawaa, Casterman, octobre 2019, 88 pages, 19 eur

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