Le goût du Japon de Nancy Peña

Nancy Peña nous comble de poésie, de mystères et de fantasmes. Le Goût du Japon est le quatrième tome d’un cycle qu’il clôt. Chaque tome peut se lire indépendamment, ils ont en commun les personnages, l’ambiance, comme quatre vue plogeante sur un monde fabuleux. Nous suivons une nouvelle fois les facéties d’Alice Barnes, jeune anglaise de l’époque victorienne qui part à la découverte du Japon sur les traces de son kimono.

Le fil à soie se tend mais ne rompt pas

Les kimonos ont en fait été inventés pour servir des ambitions guerrières ils étaient utilisés comme des armes.

Dans les précédents tomes, Alice Barnes s’affaire avec une compétition de lords anglais autour du thé et de recettes authentiques, mais ne s’occupe pas de ce qui la préoccupe. Là voilà qui part donc pour le japon afin de résoudre l’énigme de son kimono magique. Oui, car les chats imprimés sur la soie de son kimono s’animent.

Elle est aidée par Matthew, capitaine de marine et surtout amant de sa mère. Ils sont suivis de près par Victor Neville accompagné d’un chat noir qui s’est d’ailleurs enfuit du kimono ! Mais d’autres yeux rodent autour d’eux…

Les premiers indices permettent à Alice de découvrir qu’il existe d’autres kimonos, celui de l’océan et celui au bambou. Ces kimonos d’aspects simples sont en définitive des armes pour piéger les samouraïs.

Une expédition va être lancée pour les retrouver. Il suffit pour cela de se rendre dans le territoire de l’envers au plus profond des volcans…

Un fantastique conte se termine

En grande résonance avec l’œuvre de Lewis Carroll, Nancy Pena entoure son récit de magie, de poésie, d’onirisme. Un voyage au pays de soleil levant en noir et blanc. Comme dans les précédents ouvrages l’unique couleur qui apparait secrètement est le rouge. Ce rouge profond, ce rouge sang n’apparaît qu’à l’apparition des kimonos. Ils nous ensorcellent tout comme ils nous effraient, car ils envoûtent cette bande dessinée.

Au-delà du charme particulier et fort de cet épisode, on se met à rêver au Japon traditionnel. Qui nous tape, comme une terre riche de légendes et d’Histoire. Mais cette histoire pourrait bien être le support d’une vision très contemporaine du monde, car le réel n’est jamais loin. Et puis ne cherchons-nous pas nous aussi à voir nos voeux exaucés ?

Xavier de La Verrie

Nancy Peña, Le Goût du Japon, La Boite à Bulles, octobre 2023, 96 pages, 19 euros

Lire un extrait sur le site de l’éditeur.

Laisser un commentaire