La source, tome 1 : la gardienne du Talion

Pas moins de trois co-auteurs s’emparent de la fin du monde avec La Source, cette nouvelle série en deux tomes. Trois auteurs reconnus en tant que romancier, journaliste ou scénariste bd réfléchissent à notre avenir climatique incertain. Puisque la fin du monde est annoncée, les humains se remettront-ils en question et sauront-ils vivre en communauté ?

Les plantes sauveront-elles les humains ?

Que vont-ils devenir sans Josef, sans les  plantes ? Si on ne retrouve pas rapidement un herboriste, on court à la catastrophe…

Après des catastrophes climatiques dans le monde, une colonie s’est isolée du monde. Pour tenter de vivre en autarcie mais aussi se protéger des menaces extérieures. De nouvelles règles ont été instaurées : pas de religion, pas de chef, pas d’armes excepté pour défendre la colonie. Le collectivisme prime pour les prises de décision et ainsi réguler les difficultés. Jusqu’ici tout allait bien, excepté cette nuit ou un feu s’est déclenché dans la demeure de l’herboriste. Toute la famille est retrouvée décimée mais probablement assassinée. Un drame étant donné que les maladies sont jugulées par les plantes, le feu ayant emporté l’unique scientifique et son carnet de potions.

Il reste à enquêter car un meurtrier se cache parmi eux. Rachel, ancienne flic est désignée gardienne du Talion pour trouver le ou les tueurs et comprendre la raison de cet homicide qui déstabilise les fondements de la source.

Optimisme en panne du côté des humains ?

Damour loin de ses premiers amours en science-fiction, continue à se tourner vers l’intrigue policière.

Cette courte série en deux tomes annonce malgré tout d’autres suites tant le sujet parait inépuisable. En effet, après que le climat court à sa perte, les auteurs orientent leur dogme vers le communautarisme. Rien à voir avec le communisme mais une façon de tenter de vivre en autarcie où les règles de vie sont revues. Et dans un monde redevenu archaïque, comme un siècle en arrière, le travail est la seule exigence pour subsister.

Le danger est omniprésent. Alors il faut protéger ce nouvel idéal, même s’il parait utopique. Sans État pour se défendre, il faut y mettre toute son énergie. Les humains sont revenus à l’instinct primaire, leur subsistance est leur premier intérêt, tout porte à croire que l’intérêt personnel passe avant le collectif !

La gardienne du Talion est un récit bien rythmé et malgré une composition conventionnelle loin du désordre de l’histoire, on est pris par la tension de la fiction avec des personnages bien trempés et expressifs. Damour a su créer un microcosme fascinant en pleine nature qui reprend ses droits peu à peu. Mais l’homme est sournois et le naturel revient à sa nature première.

Un cahier graphique interprète le plan de situation des lieux et les intéressantes études de « character design » intéresseront les étudiants en bd.

Xavier de la Verrie

Sylvain Runberg, Olivier Truc, Gaël Branchereau (scénaristes), Damour (dessin), La Source T1 La gardienne du Talion, Philéas, août 2022, 88 pages, 18,90 euros

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