L’agence, complots en Afrique du Sud

Polar sud-africain

Mike Nicol est un journaliste qui est venu à écrire des polars et des thrillers, ce qui arrive souvent. En France, les éditions du Seuil ont traduit La Tapisserie (Seuil, 2004) et Power Play (Seuil, 2018), Ombres noires ont quant à elle publié La Dette (Ombres noires, 2013) et Killer country (Ombres noires, 2014). On doit aussi à Mike Nicol un essai sur le fondateur de l’Afrique du Sud moderne, Mandela, le portrait autorisé (Editions Acropole, 2006). L’Agence est son premier roman publié à la série noire.

Espionnage en série

Faisons connaissance avec un pays d’Afrique en proie à la corruption et dont le président est prêt à tout pour asseoir son influence sur la république de Centrafrique où il possède des mines, pour assurer son pouvoir en interne. Faisons connaissance avec Vicki Kahn, espionne débutante employée par l’agence de renseignements de son pays :

Trois jours plus tard, le mercredi, à 23h30, Vicki Kahn prend le vol KLM 598 au départ du Cap, destination l’aéroport Schiphol à Amsterdam. Au Cap, la température a dépassé les trente degrés toute la journée, et Vicki se réjouit de quitter cette chaleur. Elle a misé deux mille dollars aux courses à Kenilworth samedi et espère rafler une coquette somme. A cet instant, Vicki Kahn relance sa vie.

L’apprentie espionne n’hésite pas à abandonner son petit ami, Fish, un détective privé. Amsterdam n’est qu’une étape. Elle se rend à Berlin pour rencontrer un vieil espion est-allemand qui a bien connu sa tante, assassinée dans des circonstances bizarres. Pendant ce temps-là, le colonel Kolingba, opposant en exil au régime en Centrafrique, subit une tentative d’assassinat qui le plonge dans le coma. Son épouse recrute Fish comme détective pour éclaircir cette affaire. Chacun de leur côté, Vicki et Fish vont en apprendre de belles sur leur pays.

Un thriller efficace, comme beaucoup d’autres

En toile de fond de L’Agence, il y a l’Afrique du sud post-Apartheid. Et tous les enjeux géopolitiques auxquels ce pays est mêlé. On est donc face à un roman d’espionnage sur lequel plane l’ombre de Jacob Zuma, personnage très controversé qui a dû d’ailleurs démissionner de ses fonctions de Président en 2018 après pas mal de scandales. Le lecteur doit s’accrocher au début, essentiellement à cause du grand nombre de personnages mais ça finit par passer. Comme thriller, ce livre fonctionne bien et révèle de belles surprises. Recommandé aux amateurs.

Sylvain Bonnet

Mike Nicol, L’Agence, traduit de l’anglais par Jean Esch, Gallimard, « série noire », septembre 2019, 560 pages, 22 eur

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