Le code de Katharina de Jørn Lier Horst, la ténacité du policier

La Norvège, l’autre patrie du polar

D’origine norvégienne comme Jo Nesbo, Jørn Lier Horst est un auteur de séries de polars dont une consacré à l’enquêteur William Wisting. Les éditions Gallimard ont traduit Fermé pour l’hiver (2017), Les chiens de chasse (2018), L’usurpateur (2019), Le disparu de Larvik (2020). Le code de Katharina fournit ici l’occasion de revisiter un genre en plein développement, celui des « cold cases ».  

Le policier obsédé par ses enquêtes non-résolues

Veuf, Wisting doit aider sa fille à garder son bébé. Cela ne l’empêche pas d’être policier et de toujours penser à ses affaires. L’une d’elle l’obsède particulièrement, celle de la disparition de Katharina Haugen. Cette dernière a laissé derrière une feuille avec des chiffres, des lignes et une croix : c’est incompréhensible et les flics ont surnommé ça le code de Katharina.  

« Les cartons étaient au fond de sa penderie. Il y en avait trois. Wisting descendit le plus gros dans le salon en le manipulant avec précaution parce qu’il commençait à se déchirer. Il l’ouvrit, sortit le classeur du dessus, noir, avec une étiquette ternie sur le dos : Katharina Haugen. Venaient ensuite trois classeurs rouges, Témoins I, Témoins II et Témoins III et, enfin, celui qu’il voulait : Kleiverveien. »  

À l’époque, son mari Martin a été le principal suspect, aussi impliqué dans l’enlèvement de la fille d’un milliardaire. Wisting a cependant été incapable de prouver quoique ce soit. Il est pourtant resté en contact avec lui, les deux hommes ayant la passion de la pêche en commun. De nouveaux indices relancent les deux affaires, Wisting sera-t-il capable de faire face à un homme qui est pratiquement son ami et de lui arracher des aveux ?

Efficace et prenant

À défaut d’être très original, Le code de Katharina est cependant rapidement addictif pour le lecteur. On se prend dans l’histoire dont on veut connaître le dénouement. Martin Haugen est-il vraiment le coupable ? Et pourquoi ? Saluons donc la technique et le doigté narratif de l’auteur qui fera le bonheur de beaucoup. On est cependant loin de la maestria de Jo Nesbo dans ses meilleurs moments. Le code de Katharina de Jørn Lier Horst est au fond un bon produit, c’est déjà pas mal.    

Sylvain Bonnet

Jørn Lier Horst, Le code de Katharina, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, Gallimard « série noire », mai 2021, 464 pages, 20 euros

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