Le dernier chant de Sonja Delzongle, foule sentimentale

Un auteur remarqué

Depuis La Journée d’un sniper en 2007, Sonja Delzongle a su se construire une réputation et trouver un public, particulièrement à partir de Dust (Denoël, 2015) et Quand la neige danse (Denoël, 2016). Notons qu’elle a remporté le prix des lecteurs du festival du polar de Villeneuve lez Avignon en 2018 pour Boréal. Le dernier chant, publié au printemps 2021, se situe dans la perspective écologique de Boréal et qui avait séduit le lectorat.  

La fin du monde ?

Ce n’était qu’une journée d’observation comme une autre. C’est, du moins, ce qu’elle aurait dû être. Mais c’était une journée que Liam ne devait jamais oublier. 

2021, les animaux meurent les uns après les autres dans le monde. Baleines, singes, chiens, aucune espèce n’est épargnée et le désarroi gagne les scientifiques. A Grenoble, une jeune chercheuse française, Shan, s’intéresse au phénomène. Elle rencontre au Québec le jeune Liam qui lui montre les cadavres de baleines. Une chamane lui indique que « c’est le bruit qui tue…De quel bruit s’agit-il ? Shan part en Afrique et voit les conséquences du phénomène, notant aussi que tous les animaux concernés pleurent. De retour en France, elle voit son employeur la menacer de licenciement pour ses investigations. De plus, elle commence à souffrir d’acouphènes. Est-elle aussi victime du bruit ?

Lorsque son institut est racheté par des fonds d’investissements, elle se voit obligée  de faire un test de grossesse : elle découvre ainsi qu’elle est enceinte du jeune Liam (des choses qui arrivent). On lui propose alors de livrer son embryon à la science contre une forte somme, ce qu’elle refuse. Elle finit par être contactée par un groupe, mené par un certain Orban, qui enquête sur ce mystérieux bruit qui décime les animaux. Shan les rejoint, elle ne sait pas encore que c’est au risque de sa vie.  

Un thriller trop sentimental

Le Dernier chant plaira à des lecteurs amateurs de sensations fortes, plutôt écologistes de surcroit. Dommage que l’intrigue, solide et pleine de rebondissements (et c’est très bien, il ne faut pas s’endormir) soit lestée d’un sentimentalisme parfois assez pesant. Mais peut-être l’époque est-elle propice à des débordements de sentimentalisme (et c’est pesant d’un point de vue littéraire et philosophique) ? Beaucoup y trouveront leur compte.  

Sylvain Bonnet

Sonja Delzongle, Le Dernier chant, Denoël « sueurs froides », mars 2021, 480 pages, 19,90 euros

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