Les douze morts de Napoléon, le héros et son destin

Historien et journaliste

Titulaire d’un DEA d’histoire, David Chanteranne est le rédacteur en chef de la revue Napoléon Ier et a participé à la mise en place de nombreuses expositions autour de Napoléon, dont celle de 2004 autour du tableau du sacre de David au Louvre. Il a écrit différents ouvrages sur Napoléon : citons L’Insulaire, les neufs vies de Napoléon (éditions du Cerf, 2015) et Napoléon aux cent visages (éditions du cerf, 2019). Chez Passés composés, il publie en cette année de commémoration du bicentenaire de la mort de l’empereur Les Douze morts de Napoléon.

Un trompe-la-mort

Chaque chapitre commence avec un passage sur la captivité de Napoléon à Sainte-Hélène puis est rapproché d’un moment où celui-ci a frôlé la mort. Cela relève à la fois de la mise en abyme et de l’histoire, sous une forme romanesque (mais pas romancé) et c’est très bien ainsi : Napoléon ne s’est-il pas exclamé selon la légende « quel roman que ma vie ! »

En tout cas, même un connaisseur avisé de la période est impressionné car le nombre de moments où il aurait dû mourir est impressionnant. Il échappe à des tentatives d’assassinat deux fois (en 1800 rue Saint-Nicaise et en 1809 à Vienne) et à la peste en Égypte : une vraie baraka ! Et lorsqu’il tente de se suicider (à Fontainebleau en 1814) ou qu’il cherche la mort sur le champ de bataille à Waterloo, il s’en sort également.

Immortel après tout

C’est sur un rocher perdu qu’il viendra trouver la mort, expédié là loin de l’Europe par un gouvernement britannique désireux de le neutraliser une fois pour toutes. Mais c’est dans la mort que Napoléon se grandit, devenant immortel au grand dam de ses ennemis… Cet ouvrage revisite de façon intelligente un parcours déjà bien documenté.  

Sylvain Bonnet

David Chanteranne, Les Douze morts de Napoléon, Passés composés, janvier 2020, 251 pages, 21 eur

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