Les Espionnes racontent

Non, Les Espionnes racontent n’est pas qu’un témoignage féministe, c’est une mise en lumière de la place des femmes dans l’espionnage. La journaliste Chloé Aeberhardt à tout d’abord réalisé une enquête et des documentaires pour Arte et un livre en 2017, retranscrit aujourd’hui en image.

les reines du renseignement

Pour Martha, c’est une évidence : dans l’espionnage, être une femme peut représenter un atout.

Les heures passées à chercher des contacts pour témoigner dans son enquête depuis son ordinateur ne mènent à rien. Pour parvenir à ses fins, elle va devoir investiguer à l’ancienne. Sa stratégie : s’approcher les hommes de l’ombre, pour se connecter aux espionnes. Sa quête lui permettra de rencontrer Geneviève, Martha, Joanna, Gabrielle, Ludmila et Yola. Toutes à leur niveau ont apporté une aide précieuse ou déterminante pour réussir des missions de renseignement ou d’exfiltrations.

Bien loin de ce que les James bond girls font fantasmer les lecteurs ou téléspectateurs, ces femmes ont le courage de s’investir pour leur pays et prendre des risques.

Chloé part donc à la pêche et rencontrera Geneviève qui, jeune et insatisfaite d’une vie au foyer, rentrera à la DST où son mari travaille déjà. Elle commencera en pleine Guerre Froide par créer des fiches sur les russes résidents en France pour en détecter les espions. De ce premier témoignage s’ensuivra une pelote à délier et ainsi trouver de nouvelles postulantes pour enrichir ce récit de femmes bien plus extraordinaires qu’il n’y parait.

portraits de femme

Je la crois sans peine. Joanna est la preuve vivante que, parfois, la réalité est aussi dingue que la fiction.

Ces histoires sont incroyables ! Ces femmes qui étaient rarement destinées à de tels destins se retrouvent confrontées à des situations inhabituelles, voire hors nomes, et s’en affranchissent. Même s’il y a eu assurément de nombreux revers.

Nous prenons plaisir à décrypter les portraits de ces femmes dont le travail et le destin ne sont souvent connus que par peu de personne. 

Le dessin d’Aurélie Pollet est très graphique, d’inspiration très pop. A part pour les portraits très classiques, la dessinatrice à davantage utilisé le format à l’italienne, des bandes horizontales pour mieux donner l’impression de naviguer en plein film.

C’est un très beau résultat.

Xavier de La Verrie

Chloé Aeberhardt (scénario), Aurélie Pollet (dessin), Les Espionnes racontent, Arte éditions / Steinkis, janvier 2021, 176 pages, 20 eur

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