Les gaulois, les plus célèbres de nos « ancêtres »

Les Gaulois face à l’histoire

 

Que n’a-t-on dit sur les Gaulois, rendus populaires par le petit Lavisse à un moment où il fallait aux ancêtres germains de l’Allemagne wilhelmienne des ascendants aussi prestigieux (voire aussi féroces) ? Perrin, dans le cadre de sa collection « vérités et légendes » a demandé à Jean-Louis Bruneaux de séparer autant que faire se peut le bon grain de l’ivraie, les légendes des faits. On doit à Jean-Louis Bruneaux Les Religions gauloises (Errances, 2000), Les Druides : des philosophes chez les barbares (Seuil, 2006) et aussi une excellente biographie de Vercingétorix publiée chez Gallimard au début de l’année. Au fond, il y a une seule question : qu’étaient donc ces gaulois ?

 

Une civilisation connectée aux autres

 

De cet ouvrage érudit et passionnant, on retiendra d’abord que les Gaulois vécurent en contact étroit avec les grecs et les romains. Bruneaux relève que l’influence des premiers, via le commerce et la colonie phocéenne de Massalia fut patente. Les Gaulois incorporèrent même Hercule/Héraklès dans leur folklore dont ils se disaient les descendants. De plus on apprend que les Gaulois étaient de grands amateurs de vins, qu’ils importaient d’Italie. Enfin, ils se firent souvent mercenaires et servirent les souverains hellénistiques ou même Hannibal. Certains combattaient nus, montrant ainsi leurs corps athlétiques et leur courage afin d’effrayer leurs adversaires.

 

Un monde oublié

 

Les Gaulois développèrent les chars mais inventèrent aussi la charrue et la moissonneuse. Si leur langue disparut (il ne reste qu’une vingtaine de mots « gaulois » en français), leur vocabulaire incorpora le latin (ainsi de « cladio » qui devint « gladius », le glaive). Ils croyaient dans la réincarnation et redoutaient effectivement que le ciel leur tombe sur la tête (c’est rapporté dans Histoire des guerres d’Alexandre de Ptolémée Sôter). Ce n’étaient pas des sauvages et César est d’ailleurs proche de la réalité en décrivant une organisation sociale proche des cités grecques et romaines, ce qui favorisa la conquête.

Enfin, sont-ils nos ancêtres ? Oui, comme d’autres comme les francs ou les romains. Voilà un petit livre recommandé à tous les amateurs d’histoire, écrit de façon claire et pédagogique (quelque chose qu’on ne sait plus faire).

 

Sylvain Bonnet

 

Jean-Louis Bruneaux, Les Gaulois, Perrin, « vérités et légendes », septembre 2018, 304 pages, 13 eur

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