Les Rivières du passé – tome 2 : Lamia

Après nous avoir fait voyager avec La Voleuse dans les méandres du vieux Paris, c’est au tour de Lamia de se faire embarquer. Le second tome des Rivières du passé l’emporte vers une quête qui parait impossible et surtout dangereuse. Yannick Corboz finalise avec brio ce diptyque de BD et de femmes survoltées.

Lamia plus téméraire que Lara Croft

Ay a prouvé le premier que la peur est la meilleure alliée du pouvoir de la force ! Car celui qui maîtrise la peur possède le monde !

Lamia est une égyptologue passionnée dont les recherches n’ont pas l’écho espéré. Elle est en quête des très rares indices de l’existence du pharaon Ay, dont l’Histoire pourrait bien avoir effacé les traces… Est-ce une quête de trésors insoupçonnés ? Le Seigneur de la peur lui ouvre un passage au  travers d’une porte magique qui propulse Lamia et un compagnon d’aventure vers une Venise qu’elle ne reconnaît pas. Elle remonte le temps instantanément et ils sont accueillis par une horde de shayk, ces monstres qui refont surface pour semer la terreur. Après les avoir terrassés, ils partent pour se lancer dans de nouvelles fouilles.

Mais Lamia ne s’est peut-être pas associée au moins dangereux des hommes ! Seul son intérêt personnel semble primer… Sera-t-elle la plus rusée ou perdra-t-elle la vie en allant trop loin ?

Le Dieu suprême cache toujours ses démons

Stephen Desberg finalise pour notre bonheur sa courte série avec un curieux mélange des genres autour du mythe de l’Apocalypse sous couvert de magie ésotérique. Le passé et le présent alternent constamment et nous font voyager dans des époques révolues et beaucoup plus dangereuses que celles que nous ne connaitrons jamais. Le fantastique se mêle aux rêves les plus fous des égyptologues en herbe ou à ceux des plus audacieux. Il nous sert sur planches deux villes magiques, Paris et Venise, côté pile et côté face, contemporaines et antiques bien moins romantiques mais au combien plus passionnantes.

Et quel choix audacieux et judicieux d’avoir emporté Yannick Corboz dans l’aventure !

Yannick nous émerveille peut-être au premier regard attiré par ces deux sculpturales femmes pour lesquels nous sommes sensibles. Linn et Lamia, belles voire érotiques, talentueuses et énigmatiques car solitaires et passionnées. Il a su créer un personnage antagoniste aux femmes, sa diablesse ou son horreur cachée derrière un masque aussi effrayant qu’elles sont attirantes. Le Seigneur de la peur porte tellement bien son nom sous son regard inquisiteur et sanguinaire !

Chaque page de Lamia est d’une beauté incroyable, sans parler de la fluidité de la narration due en partie au dynamisme du découpage réalisé par le dessinateur. Mais n’occultons pas les perspectives et scènes de fuites ou de combats omniprésents qui débordent d’énergie et d’intensité.

La couleur envahit chaque page. L’aquarelle sublime le dessin, elle est à son service pour densifier nos émotions à la lecture de ces deuxième tome. Les associations de couleurs chaudes ou froides se mélangent ou s’associent donnent la tonalité exubérante de cet album. 

Confirmant tout le bien qu’on avait trouvé au premier tome, Les Rivières du passé 2/2 : Lamia est Splendide !

Xavier de la Verrie

Stephen Desberg (scénariste), Yannick Corboz (dessin), Les Rivières du passé 2/2 : Lamia, Daniel Maghen, aout 2022, 72 pages, 16 euros

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