Les Rivières du passé, 1/2 : la voleuse

Le passé et le présent sont indissociables dans Les Rivières du passé. Le bruxellois Stephen Desberg, accompagné de Yannick Corboz, nous a concocté un curieux mélange de genres autour du mythe de l’apocalypse sous couvert de magie ésotérique et manipulatrice.

être une grande voleuse

Dis leur que Paris n’est pas Venise, n’est pas Tanger. Tant que le chevalier Cerf sera en vie, jamais ils ne prendront cette ville !

La jeune Lynn solitaire et séduisante a relevé le défi lancé par son père, être plus talentueuse voleuse que lui. Nous sommes à Paris de nos jours et elle virevolte de toits en maisons de maître pour y dérober un précieux médaillon, une commande dont elle ne se relèvera peut-être pas. Pour s’enfuir avec le fruit de son larcin elle n’a d’autres solutions que de prendre une étrange porte. Elle se retrouve propulsée dans un Paris transformé et qu’elle ne reconnait pas. Elle atterrit en fait en plein Moyen Âge, au milieu d’un conflit bien plus chevaleresque et brutal.

Le Maître Worn, dernier héritier d’une longue lignée de maîtres fantastiques, veut ramener la terreur à Paris pour réaffirmer la foi catholique. Son arme, une armée bestioles féroces (des shayks). Face à lui le chevalier Cerf est aussi déterminé que courageux, mais arrivera-t-il à combattre Worn résolu à gagner ?

Un dessin énergique et lumineux

Voici un dessin survolté et magnifiquement réussi de Yannick Corboz. Il parait s’être interrogé pour le réaliser en monochromie et s’est heureusement ravisé, le résultat aurait été tout autre. Justement les couleurs sont flamboyantes et habillent généreusement les pages et les personnages. Ses dessins révèlent une énergie bien loin de ses dernières créations, peut-être l’histoire l’imposait ou son style évolue ? Parlons justement des personnages et en particulier de l’héroïne, Linn. Elle a été imaginée tel un félin qui à la capacité de se faufiler sans bruits, sans traces. Bien sûr le méchant est vraiment cruel sous des traits d’un homme masqué avec son nez proéminent et inquiétant, sur le modèle du masque des médecins luttant contre la peste. Et il ne recule devant rien !

Comment tout cela va-t-il finir ? Nous en saurons plus dans l’épisode 2.

Xavier de la Verrie

Stephen Desberg (scénariste), Yannick Corboz (dessin), Les Rivières du passé, 1/2, La Voleuse, Daniel Maghen, février 2021, 72 pages, 16 eur

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